Le grand choc du championnat d’Espagne entre le FC Barcelone et le Real Madrid a vu les deux équipes se séparer sur un score nul et vierge, mercredi 18 décembre. Pas de vainqueur mais beaucoup d’occasions dans un « Clasico » marqué aussi par des manifestations de défiance et de violences sur fond de crise indépendantiste en Catalogne.
Initialement prévu le 26 octobre mais reporté en raison des manifestations de Catalans pro-indépendance, le fameux « Clasico » entre le FC Barcelone et le Real Madrid s’est tenu ce mercredi 18 décembre. Un choc, comme toujours entre les deux rivaux, avec en plus un vrai enjeu sportif, le Barça et le Real se partageant la tête de la Liga avec 35 points (différence de buts de +23 pour les Barcelonais contre +21 pour les Madrilènes). Mais cette rencontre en retard de la 10e journée de Liga avait aussi une saveur politique.
« Espagne, assieds-toi et dialogue », réclament les manifestants catalans
Les indépendantistes catalans, réunis sur la plateforme « Tsunami Démocratique », avaient appelé à faire entendre leurs revendications à nouveau lors de ce Barça-Real, match symbole de leur défiance vis-à-vis du pouvoir espagnol. Avant même le début de la rencontre, des centaines de manifestants avaient ainsi bloqué la circulation autour du Camp Nou. Pour ce match classé « à hauts risques », plus de 3 000 agents de sécurité et policiers étaient mobilisés.
Dans les travées du stade du Barça, le ton et les couleurs étaient donnés. Beaucoup de jaune et de rouge bien sûr, comme sur le drapeau catalan. « Espagne, assieds-toi et dialogue », lançait une banderole déployée par les fans des Blaugrana. « Liberté », scandaient-ils aussi.
A la 55e minute, l’arbitre a dû interrompre la rencontre quelques instants, le temps d’évacuer de la pelouse des dizanes de ballons de plage lancées depuis les tribunes par des supporters qui voulaient, par ce biais, protester contre les balles de gomme tirées par les forces de l’ordre contre les manifestants. En dehors, la situation s’est bien plus envenimée, avec des affrontements opposant police et indépendantistes.
Le Real manque une bonne occasion de prendre la tête de la Liga
Et sur le terrain, côté sportif ? Les champions d’Espagne ont été bousculés par les Madrilènes. Privé de Sergio Busquets mais avec un trident Messi-Suarez-Griezmann, le Barça a eu besoin d’une intervention de Gerard Piqué sur la ligne de but pour empêcher Casemiro d’ouvrir le score de la tête (17e). Plus tard, c’est le Real qui a eu des sueurs froides, mais Sergio Ramos, nouveau joueur le plus capé de l’histoire du « Clasico » (43 matches désormais), a lui aussi repoussé un ballon de Lionel Messi qui s’apprêtait à entrer dans la cage (30e).
Avec une très bonne organisation haut sur le terrain et un milieu de terrain conquérant à l’image de Federico Valverde, le Real a tenu la dragée haute et dominé les débats. Le Barça a bien tenté de se rebiffer après la pause, mais ce sont les Merengue qui ont failli faire la différence. A la 72e, Gareth Bale a ouvert le score, mais son but a été annulé pour un hors-jeu limite du passeur Ferland Mendy.
Dans une rencontre tendue sur la fin avec au total huit cartons jaunes distribués, aucune des deux équipes n’a pu faire tomber la pièce de son côté. Peu inspiré, le FC Barcelone a souffert et peut s’estimer heureux de concéder ce nul sans but. Un 0-0 entre les deux géants espagnols, ce n’était plus arrivé depuis 17 ans. « On peut se sentir frustré, mais bon, c’est le football », a lâché Zinedine Zidane, l’entraîneur du Real, au micro de BeIN Sports.