France: après avoir sauvé un enfant, Mamoudou Gassama va être «naturalisé»

Le jeune Malien qui a sauvé un enfant samedi à Paris, Mamoudou Gassama, va être naturalisé français, lui a annoncé Emmanuel Macron lors d’un entretien à l’Elysée. Ce sans-papiers de 22 ans devrait également intégrer le service civique des sapeurs-pompiers.

Dans son tête-à-tête avec Mamoudou Gassama, Emmanuel Macron a été très clair. « Tous les papiers [de Mamoudou Gassama] vont être régularisés », a assuré le chef de l’Etat lors de l’échange diffusé sur sa page Facebook.

Une décision justifiée par « un acte exceptionnel », a souligné le président français. Samedi dernier, le jeune Malien sans-papiers a en effet escaladé à mains nues la façade d’un immeuble du 18e arrondissement pour sauver un enfant suspendu dans le vide, agrippé à un balcon du 4e étage. Un acte de bravoure immortalisé dans une vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux.

« On a entendu des gens crier, on entendait les voitures klaxonner, j’ai couru j’ai traversé la route pour aller le sauver, et Dieu merci je l’ai sauvé », a dit Mamoudou Gassama au début de son entretien avec Emmanuel Macron. « Je n’ai pas réfléchi ». Les pompiers ont confirmé l’incident. Le père de l’enfant a pour sa part été placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête confiée à la brigade de protection des mineurs.

« Un exemple pour des millions de gens »

« Vous êtes devenu un exemple car des millions de gens vous ont vu, c’est donc normal que la nation soit reconnaissante », a ajouté Emmanuel Macron, qui lui a également proposé d’entamer les démarches en vue d’une naturalisation, ce que Mamoudou Gassama a accepté.

Depuis dimanche, les appels à régulariser Mamoudou Gassama s’étaient multipliés. A l’instar de l’adjoint au Logement de la mairie de Paris Ian Brossat ou du député La France insoumise Eric Coquerel, l’association SOS Racisme avait demandé au ministre de l’Intérieur de « régulariser la situation de M. Gassama, qui a su faire preuve d’un courage aussi rare qu’admirable ». Plusieurs pétitions en ce sens avaient été également mises en ligne sur la plateforme Change.org.

(Avec agences)