France: après l’attaque de Strasbourg, une enquête tous azimuts

Les Strasbourgeois sont choqués, mais aussi très inquiets tant que le tireur du marché de Noël n’a pas été retrouvé. La chasse à l’homme mobilise des centaines de policiers pour tenter de retrouver Cherif Chekatt, l’auteur présumé de la tuerie. Quelle est l’atmosphère dans la capitale alsacienne au matin de ce deuxième jour de traque ?

Sans parler de peur, explique notre envoyée spéciale à Strasbourg, Angélique Ferat,il y a quand même une inquiétude qui plane. Hier, les passants et les commerçants ont répété tous un peu la même chose : on savait bien que le marché de Noël pouvait être une cible. Il y a déjà eu un projet d’attentat en 2000 qui a été déjoué, mais quand même quand cela arrive, c’est différent. La fête est désormais gâchée.

La vie continue difficilement

Un exemple, collèges et lycées étaient ouverts et pourtant très peu d’élèves sont venus en cours. Ceux qui ont ouvert leur magasin ont pourtant souhaité montrer que la vie continue. Mais en même temps, ils ajoutaient : tant que cet homme n’est pas retrouvé et arrêté, on a quand même un petit pincement au cœur.

L’attaquant présumé est un Strasbourgeois de naissance. On connaît donc maintenant son nom : Cherif Chekatt, mais aussi son visage puisque la police a diffusé un appel à témoins. Il mesure 1,80 m, a une corpulence normale, la peau mate et une marque sur le front. Il vivait dans un quartier excentré. C’était un individu seul avec une arme, une seule arme. C’est là l’inquiétude, il ne faisait pas partie d’un réseau. Il incarne le fameux « loup solitaire » comptant 67 antécédents judiciaires, dont 27 condamnations en France, en Allemagne et en Suisse pour des faits de droit commun. Donc, n’importe qui peut passer à l’action et c’est ce qui plane ici dans les esprits.

Pas de risques inutiles

Le maire de Strasbourg n’a pas voulu prendre de risques : toutes les manifestations en plein air sont interdites aujourd’hui, le marché de Noël bien sûr, mais aussi les marchés de producteurs. Près de 36 heures après les faits, il n’est même pas sûr que l’assaillant soit encore en France. Plus de 720 membres des forces de l’ordre participent aux recherches. Les enquêteurs ont ainsi pensé un moment qu’il pouvait avoir passé la frontière et s’être réfugié à Kehl (Allemagne), juste de l’autre côté du Rhin, mais une intervention des polices française et allemande n’a pas permis de retrouver sa trace mercredi matin. Les autorités françaises « sont bien entendu en lien avec les autorités allemandes », a dit le préfet. La Suisse, à 130 kilomètres au sud de Strasbourg, a également renforcé ses mesures de sécurité à la frontière.

 

 

 

rfi