France: Édouard Philippe lance l’acte II du quinquennat

À quoi va ressembler la deuxième partie du quinquennat d’Emmanuel Macron ? Le président français avait donné les grandes lignes après la crise des « gilets jaunes » et le grand débat. Édouard Philippe va donner les détails, ce 12 juin dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Le Premier ministre prononce une déclaration de politique générale avant un vote de confiance des députés. Que va dire le chef du gouvernement ?

Écologie, social, fiscalité : voilà le triptyque de l’acte II du quinquennat, selon l’entourage d’Édouard Philippe. Pas d’annonces ni de changement de cap à attendre ce mercredi après-midi, mais une « nouvelle façon de travailler et le calendrier des réformes », précise Matignon.

On devrait notamment en savoir plus sur le financement des cinq milliards d’euros de baisses d’impôt promises par Emmanuel Macron. Mais aussi sur les dossiers sensibles qui divisent jusque dans les rangs de la République en marche (LREM) : le projet de loi bioéthique avec la procréation médicalement assistée pour les couples de femmes, la réforme des retraites, celle de l’assurance chômage, la révision constitutionnelle.

Reconnaissance pour Philippe

Par quel chantier commencer ? Lesquels reporter ? Les arbitrages donneront les clés sur les priorités du gouvernement.

Cette déclaration de politique générale, c’est aussi une reconnaissance pour Édouard Philippe. Lui, que certains poussaient vers la porte en cas d’échec aux européennes en est finalement sorti conforté. Et c’est lui qui donne le coup d’envoi de la suite du quinquennat.

Le vote à l’issue de ce discours lui permettra enfin de ressouder la majorité présidentielle, mais aussi de compter les soutiens à droite et au centre. Première étape en vue des alliances possibles pour les prochaines municipales.

Vote de confiance : la droite serre les rangs

Pas de suspense sur le résultat du vote des députés : la République en marche est archi-majoritaire au palais Bourbon. Le vote fait en revanche figure de test pour une droite en pleine tempête après la démission de Laurent Wauquiez et le départ de Valérie Pécresse. Une droite qui va tenter de faire front.

Secoués par le choix d’un Premier ministre de droite, en 2017, les trois quarts des députés Les Républicains (LR) s’étaient abstenus lors du premier vote de confiance. Deux ans plus tard, finie la bienveillance à l’égard d’Emmanuel Macron.

Le chef de file des députés LR, Christian Jacob, pressenti pour reprendre le parti, ne votera pas la confiance : « Maintenant, on est en face d’un gouvernement qui est d’un sectarisme comme on n’en a jamais vu, ou rarement vu. Avec des méthodes de pressions qui sont faites sur des maires pour aller les débaucher, etc. Tout cela est affligeant. »

Un test pour la droite

Après l’échec aux européennes, la démission de Laurent Wauquiez, le départ de Valérie Pécresse et de certains élus, le vote de confiance fait donc office de test pour la droite.

L’occasion selon le député Daniel Fasquelle de montrer que la droite sait encore parler d’une seule voix. « Dans le contexte présent, c’est un signal aussi de solidité, de fermeté envoyé à nos électeurs, nos adhérents, nos militants. »

Si l’immense majorité des députés LR ne devait pas voter la confiance, certains se réservent la possibilité de s’abstenir, dont Éric Diard : « Ce qui me ferait m’abstenir, ce serait un Premier ministre qui ne dise pas  » je garde le cap, parce que ce que l’on fait c’est bon « . Un Premier ministre qui reconnaisse ses erreurs, ça prêterait à réfléchir, c’est vrai. »

Comme Éric Diard ils ne sont qu’une poignée à envisager l’abstention. Une poignée sur 100 députés. Signe que si le navire LR tangue, il n’a pas encore coulé.

 

Rfi