L’heure des choix et des annonces a sonné pour Emmanuel Macron. Le président s’exprimera ce lundi 15 avril à 20h00 à la télévision sur les suites du grand débat national organisé en réponse à la crise des « gilets jaunes » qui dure depuis cinq mois. Il répondra ensuite aux questions des journalistes lors d’une conférence de presse mercredi.
Emmanuel Macron a tenu son engagement de tirer les conclusions du grand débat national mi-avril. Il va s’exprimer lundi soir lors d’une allocution durant laquelle il doit annoncer les « chantiers d’action prioritaires » et les « premières mesures concrètes en réponse aux préoccupations soulevées dans le cadre du grand débat national ».
Le président a choisi de donner la priorité à une expression solennelle directement destinée aux Français. Mais il a aussi décidé et c’est une innovation depuis son élection, d’organiser une conférence de presse, la première du quinquennat, pour répondre à toutes les questions dans le détail. Une opération de communication très cadrée.
Changement de méthode donc pour un changement de logiciel. Car cette sortie du grand débat est bien évidemment un moment crucial pour le chef de l’État qui veut engager un nouvel acte de son quinquennat et tourner la page des « gilets jaunes ».
Une transformation pour laquelle il attend une mobilisation très forte du gouvernement convoqué à l’Élysée à la veille des annonces. Cette fois-ci Emmanuel Macron essaie de ne rien laisser au hasard, car il sait qu’il n’a pas le droit à l’erreur.
Des pistes évoquées
En attendant, rien ne filtre des décisions du chef de l’État. Bien sûr, il y a des pistes évoquées comme probables qui correspondent aux attentes exprimées lors du grand débat. Des mesures sur le pouvoir d’achat en faveur des retraités, des familles monoparentales aussi, des mesures destinées à améliorer le fonctionnement démocratique ou à favoriser la transition écologique et puis surtout des mesures fiscales.
Mais sur cette dernière question, aucune certitude pour savoir dans quel sens le président va trancher et comment l’équité fiscale va se traduire dans les faits. Des baisses d’impôts pour la classe moyenne comme réclamées par le Premier ministre ? Une plus grande progressivité de l’impôt pour alléger les tranches les plus basses comme souhaité par certains députés ? Chacun y est allé ces derniers jours de sa proposition, faisant réapparaître dans la majorité les divergences entre l’aile droite et l’aile gauche.
Dans la presse dominicale, les poids lourds des oppositions ne se sont pas privés de mettre, eux aussi, la pression sur Emmanuel Macron. Marine Le Pen, François Baroin, Laurent Berger, Nicolas Hulot ont, entre autres, exprimé leurs inquiétudes.
Les pistes économiques
Le mouvement des « gilets jaunes » est né de l’augmentation de la taxe carbone, sur le carburant : une augmentation annulée depuis et sur laquelle Emmanuel Macron ne devrait pas revenir, en tout cas pas à court terme, un certain flou demeurant pour l’après 2020.
Deuxième revendication phare des « gilets jaunes », partagée selon les sondages par une immense majorité des Français : le rétablissement de l’impôt sur la fortune. Emmanuel Macron a maintes fois juré qu’il ne s’y plierait jamais, mais la piste d’un léger élargissement de l’impôt sur la fortune immobilière est sur la table.
Autre piste probable : insérer davantage de progressivité dans le calcul de l’impôt sur le revenu, en ajoutant des tranches supplémentaires pour les foyers les plus humbles.
Le gouvernement a cessé d’indexer les retraites sur l’inflation : depuis janvier dernier, les pensions augmentent moins que les prix à la consommation. Une réindexation serait à l’étude, mais uniquement pour les plus petites retraites.
Rfi