France: face à la fronde des «gilets jaunes», l’exécutif campe sur ses positions

« Ce mouvement a porté, il a été entendu », a lancé sobrement le ministre de l’Intérieur en fin de journée. C’est la seule voix du gouvernement qui s’est exprimée officiellement en cette journée de manifestations dans toute la France. Le pouvoir a choisi de rester en retrait, alors qu’une partie de l’opposition a rejoint les manifestants.

Une mobilisation « significative, mais pas massive ». Dans l’entourage du Premier ministre, on ne minimise pas les manifestations, mais on constate que davantage de personnes s’étaient déplacées pour protester contre les ordonnances travail. Pour l’exécutif, pas question donc de changer de cap. « On écoute, on explique, mais on ne bougera pas », prévient-on à Matignon.

Que le pouvoir revienne sur la hausse des taxes sur les carburants, c’est au contraire ce que demandent plusieurs dirigeants de l’opposition, qui ont choisi de s’afficher aux côtés des manifestants. C’est le cas de l’insoumis Jean-Luc Mélenchon ou du patron de Les Républicains Laurent Wauquiez.

Certains élus, surtout classés à droite, n’ont pas hésité à enfiler un gilet jaune, comme Eric Ciotti ou Guillaume Peltier. Soutien du mouvement, la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen, elle, n’est pas allée manifester comme elle l’avait annoncé, laissant toute la lumière au président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan. Tous en tout cas font un même constat : au-delà des prix des carburants, c’est un ras-le-bol général qui s’est exprimé.

rfi