Ce mardi, le projet de loi asile-immigration était présenté au Sénat. Un texte qui doit durcir les conditions d’accueil des réfugiés en France et favoriser les reconduites aux frontières. Au même moment, ils étaient plusieurs centaines à protester devant l’entrée du bâtiment. Principale revendication : le retrait de ce projet de loi.
Un chant – « Etrangers, réfugiés, bienvenue dans nos contrées » – pour souhaiter la bienvenue aux migrants résonne devant le Sénat. A l’intérieur, au même moment, il est plutôt question de renforcer les frontières.
Mathilde Mas de l’assocation Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat), explique l’une des nombreuses conséquences que ce projet de loi pourrait avoir, comme par exemple la fin du regroupement familial pour les frères et sœurs d’un réfugié mineur : « Cela veut dire qu’aujourd’hui les parents d’un réfugié mineur, isolé, qui arrivent en France, qui est reconnu réfugié, les parents sont obligés de choisir entre rester au pays avec leurs autres enfants ou rejoindre leur enfant qui est en France. Et les sénateurs ont souhaité maintenir ça pour le moment, c’est très inquiétant. »
A quelques pas, Claude Bernard a les mains recouvertes de peinture rouge. Tout un symbole : « Dans peu de temps, les sénateurs et les députés, s’ils votent cette loi, ils auront du sang sur les mains. »
Justement, comme une lueur d’espoir, Jean-Pierre Sueur, sénateur socialiste, sort avec un mégaphone à la main. Il assure qu’il défendra leur point de vue devant le Sénat : « Ces associations ont beaucoup de mérite et je leur ai dit que je parlerai tout à l’heure en pensant à elles. »
La preuve pour ces manifestants que leur mobilisation sert à quelque chose. Leur voix sera entendue pendant toute la durée des débats.
rfi