France: la ministre du Travail Muriel Pénicaud convoquée par les juges

La ministre française du Travail, Muriel Pénicaud, est convoquée par des juges le 22 mai prochain en tant que témoin assisté dans l’affaire Business France. La justice enquête sur l’organisation d’une coûteuse soirée autour d’Emmanuel Macron en 2016 à Las Vegas.

Dans ce dossier Business France, Muriel Pénicaud, jusqu’à présent, s’est toujours déclarée sereine, mais dans quelques jours la ministre du Travail sera au pôle financier, dans le bureau du juge Van Ruymbeke en tant que témoin assisté. Un statut à mi-chemin entre celui de témoin et une mise en examen.

Ancienne patronne de Business France, un organisme public chargé de promouvoir la France auprès des investisseurs étrangers, l’actuelle ministre du Travail se voit reprocher d’avoir confié au groupe publicitaire Havas, l’organisation d’une soirée à Las Vegas sans mise en concurrence.

Le président Macron, alors ministre de l’Economie avait été l’invité vedette de cet évènement dédié à la « French Tech ». De son côté Havas, se défend de toute irrégularité et assure qu’un accord conclu en 2015 avec Business France lui permettait d’organiser ce type d’évènement de gré à gré.

Les sommes en jeu posent cependant problème. La soirée « French Tech » de Las Vegas avait été facturée 315 000 euros, un prix largement supérieur au plafond à partir duquel un appel d’offres s’impose. Muriel Pénicaud, pouvait-elle ignorer que le code des marchés publics n’avait pas été respecté, s’interroge la justice saisie d’une enquête pour favoritisme.

Entendue par les juges, il y a quelques mois, Fabienne Bothy Chesneau, à l’époque directrice de la communication de l’organisme public, avait suggéré que la ministre du Travail ne pouvait être tenue dans l’ignorance des modalités d’organisation. Elle aussi était ressortie de l’audition sous le statut de témoin assisté. Un statut à mi-chemin entre celui de témoin et une mise en examen bien embarrassant pour la ministre du Travail qui va devoir s’expliquer, le 22 mai prochain face aux juges d’instruction.

RFI