Gouvernement et majorité ont défendu jeudi 3 janvier l’arrestation du « gilet jaune » Eric Drouet, la justifiant par la nécessité de « respecter l’Etat de droit » et l’obligation de déclarer toute manifestation.
Figure médiatique et controversée des « gilets jaunes », Eric Drouet a été interpellé mercredi soir près des Champs-Elysées à Paris et placé en garde à vue pour organisation d’une manifestation sans déclaration préalable.
« Ça s’appelle le respect de l’Etat de droit (…) Quand quelqu’un organise une manifestation alors qu’elle n’est pas déclarée, c’est qu’il ne respecte pas l’Etat de droit », a justifié le ministre de l’Economie Bruno Le Maire sur France Inter.
« Ce n’est pas l’anarchie »
« Dans une République, l’ordre est important (…) La République, ce n’est pas l’anarchie (…) Il est normal que quand on ne respecte pas la loi républicaine, on en paie les conséquences », a abondé le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin sur CNews.
« La protection de la liberté de manifestation est essentielle dans notre démocratie ». Mais « quand on est choqué du simple fait de déclarer une manifestation, moi, c’est ça qui me choque », a lancé la députée LREM Yaël Braun-Pivet, présidente de la Commission des Lois de l’Assemblée nationale, sur Radio classique.
« Un jeu pervers »
Pour Ilana Cicurel, membre du bureau exécutif de La République en marche, cette arrestation ne s’est pas faite « sur une page blanche », a-t-elle rappelé sur LCI, en évoquant un appel précédent de Eric Drouet à marcher sur l’Elysée et son procès prévu en juin pour « port d’arme prohibé de catégorie D » et « participation à un groupement formé en vue de violences ou de dégradations ».
Dans une vidéo postée sur Facebook mercredi, il avait aussi appelé à faire dans la soirée une action sur les Champs-Elysées pour « choquer l’opinion publique », a souligné Ilana Cicurel. Donc « c’est un jeu pervers dans lequel tout le monde rentre », a-t-elle dénoncé, en estimant que « M. Drouet est loin d’être le plus doux des gilets jaunes » et « fait beaucoup de mal au mouvement ».
La présidente du RN Marine Le Pen et le député LFI Eric Coquerel ont dénoncé jeudi respectivement « la violation systématique des droits » des opposants et une « persécution ».
Rfi