France Télécom et ses ex-dirigeants coupables de «harcèlement moral»

France Télécom et ses dirigeants, dont l’ancien PDG Didier Lombard, ont été condamnés vendredi 20 décembre pour « harcèlement moral », dans l’affaire déclenchée par une vague de suicides de salariés. Le tribunal correctionnel de Paris a condamné l’ex-dirigeant à un an de prison dont huit mois avec sursis et 15 000 euros d’amende, le groupe, rebaptisé Orange en 2013, à 75 000 euros d’amende.

L’ex-PDG Didier Lombard a fait appel de sa condamnation, a déclaré son avocat peu après l’annonce du verdict. L’entreprise Orange, elle, ne fera pas appel de la condamnation de France Télécom.

Lors de l’audience en juillet dernier, la procureure avait demandé la peine maximale contre les prévenus, estimant que les peines prévues par la loi à l’époque des faits étaient très faibles. Le tribunal a respecté les réquisitions, condamnant également les ex-dirigeants à quatre mois de prison ferme et 15 000 euros d’amende.

La condamnation vise, en plus de Didier Lombard, l’ancien PDG de France Telecom, l’ex-numéro deux du groupe Louis-Pierre Wenès et l’ancien directeur des ressources humaines, Olivier Barberot. Tous ont été reconnus coupables d’avoir harcelé des employés pour les pousser à quitter France Télécom alors que l’entreprise était en plein plan social, prévoyant le départ de 22 000 salariés.

Plusieurs d’entre eux s’étaient alors suicidés en laissant des courriers accablants sur les pressions exercées par leur employeur.

Enfin, l’entreprise France Télécom, en tant que personne morale, devra également acquitter 75 000 euros d’amende, comme prévu par la réquisition. Les syndicats, pour leur part, comme SUD-PTT, à l’origine de la première plainte contre France Télécom, avaient déclaré avant le verdict vouloir un « jugement exemplaire ».

La CFDT espère quant à elle que la « décision rendue fera jurisprudence pour que les dirigeants d’entreprises tentés par ces méthodes de management sachent qu’il n’est plus possible d’agir en toute impunité ».

rfi