Frank O. Bowman III « M. Trump a trahi tous les principes moraux des Etats-Unis en matière de sécurité nationale et d’alliances internationales »

CORRECTS THE CITY TO NEW YORK, NOT WASHINGTON - President Donald Trump departs after participating in a wreath laying ceremony at the New York City Veterans Day Parade at Madison Square Park, Monday, Nov. 11, 2019. (AP Photo/Andrew Harnik)

Les premières auditions publiques, dans le cadre de l’enquête visant à destituer Donald Trump, commencent ce mercredi. Le juriste et historien Frank O. Bowman III revient sur l’histoire de la procédure de destitution du président.
Entretien. Frank O. Bowman III est professeur de droit à l’université du Missouri. Il a publié en juillet High Crimes and Misdemeanors. A History of Impeachment for the Age of Trump, (non traduit, Cambridge University Press, 478 p., 28 euros).

La mise en accusation (impeachment) de Donald Trump par la Chambre des représentants en vue de sa destitution relève d’une procédure singulière, inscrite dans l’histoire américaine. D’où vient-elle ?
Cette procédure a été inventée au XIVe siècle par le Parlement britannique. Sa première fonction consistait pour le pouvoir législatif à agir comme un contrepoids à la Couronne. Sous le régime monarchique, si le Parlement désapprouvait une politique, il pouvait essayer de provoquer une révolution et de déposer le roi ; ou alors, de manière moins dramatique, il pouvait tenter de se débarrasser des instruments de pouvoir du roi, c’est-à-dire, de ses ministres. Dans ce contexte, l’impeachment était un moyen de limoger des ministres, privant ainsi le roi de ses principaux alliés. Une fois un responsable politique reconnu coupable, il pouvait subir toute une palette de punitions : amendes, emprisonnement, bannissement…