Frappée par le coronavirus, l’Italie s’impose un traitement à la chinoise

De 14 cas vendredi soir, le pays est passé à 155 dimanche soir. Quelque 50.000 Italiens sont priés de rester chez eux et ont interdiction absolue de sortir de leur ville.

Elle se croyait protégée par l’interruption des vols directs entre la Chine et l’Italie dès le 31 janvier, l’état d’urgence et la quarantaine volontaire des Chinois revenus du berceau de l’épidémie. Mais avec trois morts et une explosion du nombre de personnes infectées, l’Italie se découvre «nouvelle frontière mondiale du virus», selon La Stampa. C’est le troisième pays par le nombre de personnes contaminées, juste derrière la Chine et la Corée du Sud.

C’est d’abord la vitesse de propagation du virus qui inquiète: de 14 cas vendredi soir, l’Italie est passée à 76 samedi, puis à 155 dimanche soir, dont 26 sont en soins intensifs. Une augmentation du nombre de cas due aussi à des contrôles plus systématiques: plus de 4000 personnes ont été contrôlées. Plusieurs foyers d’épidémie sont présents dans six régions, la plupart au nord, à commencer par la Lombardie (112 cas dimanche soir), mais aussi la Vénétie (22). Moins touchées, l’Émilie-Romagne (9 cas), le Piémont (6), le Trentin (3) et le Latium (3).

Le gouvernement de Rome a adopté par décret-loi un confinement drastique des dix premières villes touchées dans le «triangle» Codogno-Casalpusterlengo-Castiglione d’Adda, au sud-est de Milan en Lombardie. Puis celui de la ville de Vo Euganeo dans le Veneto, où vivait le premier mort. Un mois après les habitants de Wuhan, en Chine, quelque 50.000 Italiens sont priés de rester chez eux et ont interdiction absolue de sortir de leur ville, dont les accès sont désormais surveillés par les forces de l’ordre, sous peine d’encourir trois mois de prison. Le gouvernement se réserve même la possibilité de mobiliser l’armée s’il le faut.