Fret ferroviaire: le gouvernement prolonge jusqu’en 2024 une aide annuelle de 170 millions d’euros

Une aide annuelle au fret ferroviaire de 170 millions d’euros va être pérennisée jusqu’en 2024, a annoncé lundi le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, dans le cadre de la stratégie nationale pour le développement de ce secteur, en déclin depuis des années.

“Ce soutien à l’exploitation sera pérennisé sur les trois prochaines années (…), rien que pour soutenir les opérateurs. C’est un engagement fort et inédit”, a déclaré M. Djebbari à l’ouverture de la Semaine de l’innovation du transport et de la logistique à Paris.

La stratégie nationale, qui comprend 72 mesures, répond à l’objectif “d’un doublement de la part modale du fret ferroviaire d’ici 2030”, inscrit dans la Loi Climat, a ajouté le ministre, mettant en avant le caractère vertueux de ce mode de transport de marchandises sur le plan environnemental.

C’est un mode de transport “qui fait moins de bruit, entraîne moins d’accident, moins de pollution, moins de congestion et moins d’émissions de gaz à effet de serre”, mais qui doit “être philosophiquement repensé”, a-t-il déclaré.

La présentation de la feuille de route nationale lors de la Semaine de l’innovation du transport et de la logistique doit être accompagnée de la signature d’un pacte d’engagement pour sa mise en oeuvre avec les trois principaux acteurs du secteur: l’Alliance 4F (Fret Ferroviaire Français du Futur), représentant notamment les opérateurs, SNCF Réseau et l’Association professionnelle des chargeurs (AUTF).

L’enveloppe annuelle de 170 millions d’euros d’aide à l’exploitation (paiement des péages notamment) s’ajoute aux investissements de 1 milliard d’euros prévus par le plan de relance pour soutenir le fret ferroviaire, qui ne représente que 9% du transport intérieur de marchandises, contre près de 90% pour la route. Les volumes se sont par ailleurs contractés de 43% depuis 2000.

L’objectif d’un doublement de la part modale du fret ferroviaire de 9% à 18% d’ici 2030 figurait dans les conclusions de la Convention citoyenne pour le climat. En comparaison, la part du rail est actuellement de 18% pour les transports de marchandises à l’échelle de l’Union européenne et Bruxelles s’est donné pour objectif de passer à 30% en 2030.