Donald Trump s’est rendu mercredi 7 août 2019 dans l’Ohio et au Texas sur les lieux des deux fusillades meurtrières du week-end dernier. Une visite très critiquée par ses détracteurs. À Dayton comme El Paso, de nombreux manifestants avaient des choses à lui dire pour dénoncer sa rhétorique et sa politique.
Avec notre correspondante à New York,Loubna Anaki
« Nous avons passé une belle journée. Nous avons reçu énormément d’enthousiasme, d’amour et de respect. » À entendre Donald Trump, ses visites à El Paso et à Dayton se sont passées sans encombre.
Il est vrai que le président américain a été bien reçu par les blessés, les familles des victimes et le personnel médical. Mais l’ambiance, dans les rues des deux villes d’Ohio et du Texas, était beaucoup moins chaleureuse.
À Dayton, comme annoncé, ils étaient nombreux devant le bar où a eu lieu la fusillade, mais également devant l’hôpital où Donald Trump et son épouse Melania ont rendu visite aux victimes et au personnel médical.
Des manifestants brandissaient des pancartes avec toujours ce même message et ce même chant répété en chœur : « Do something » (faites quelque chose), appelant ainsi l’administration à adopter des lois plus strictes sur les armes.
Trump promet des contrôles mais pas de réformes sur les armes
Face à ces manifestants, quelques supporters de Donald Trump sont venus avec des drapeaux. Des insultes se sont échangées et la tension est un peu montée entre les deux camps devant le bar où neuf personnes ont été tuées.
À El Paso, ils étaient ensuite des centaines rassemblés devant le centre commercial où 22 personnes sont mortes samedi. Dans cette ville frontalière du Mexique, les habitants dénoncent la rhétorique jugée raciste du président.
Il y a quelques mois à peine, lors d’une visite, Donald Trump avait assimilé les migrants hispaniques à des criminels, parlant d’une invasion. Un mot repris par l’auteur de la fusillade dans son manifeste.
Donald Trump a de nouveau assuré que le Congrès travaillait en ce moment sur de nouvelles mesures sur les armes.
Mardi matin, il s’était dit favorable à des contrôles plus stricts pour éviter de mettre des armes entre les mains de personnes souffrant de maladies mentales. En revanche, il a écarté toute réforme sur les fusils d’assaut.
Une journée qui avait pourtant bien commencé
Par cette visite, Donald Trump voulait montrer son empathie pour les victimes, montrer qu’il savait être à l’écoute, qu’ils savait être un président qui rassemble dans ces moments de douleur.
Accusé par ses détracteurs et les manifestants de vouloir faire un coup médiatique, le président avait pourtant bien commencé la journée ; depuis la Maison Blanche, il avait à nouveau dénoncé la haine et toute les formes de suprémacisme.
Puis a effectué ses rencontres loin des caméras, sans doute justement pour montrer qu’il n’était animé par aucun calcul politique. Mais la réserve du président n’a pas duré longtemps, puisqu’il s’est ensuite remis à tweeter.
Par ses tweets, Trump sème l’embarras chez les élus locaux
Il s’en est d’abord pris à la maire de Dayton, Nan Whaley, et au sénateur démocrate de l’Ohio Sherrod Brown, les accusant d’avoir menti lors de leur conférence de presse.
Pourtant, les deux responsables avaient affirmé que le président avait été bien reçu et qu’il avait apporté du réconfort aux victimes. Ils se sont dit confus par les attaques de ce dernier.
Donald Trump a également critiqué Joe Biden, candidat à l’investiture démocrate qui, dans un discours, a accusé le président républicain d’encourager la montée du suprémacisme blanc.
« Une présidence sous Biden serait un énorme échec », a répondu Donald Trump qui, pour de nombreux observateurs, a raté une occasion de montrer qu’il pouvait mettre son égo de côté pour le bien du pays.