L’officialisation de l’alliance partielle entre les coalitions Yewwi Askan wi et Wallu Sénégal qui ont décidé d’unir leurs forces pour briguer les sièges de la liste majoritaire dans les 46 départements au Sénégal et dans les 8 de la diaspora, a suscité beaucoup d’interrogations chez les Sénégalais, lundi. En effet, la spécificité des élections législatives avec un seul scrutin pour deux listes en même temps, a poussé beaucoup de concitoyens à s’interroger sur la limite de cette alliance électorale. Interpellé par Sud Quotidien, le Secrétaire général du Gradec, Ababacar Fall, par ailleurs expert électoral, nous explique les contours de cette alliance.
« Nous avons un mode de scrutin mixte qui combine la liste majoritaire et la liste proportionnelle mais, en réalité, la disposition du bulletin ne pose aucun problème pour cette alliance stratégique entre les deux coalitions. Cela peut paraître effectivement incohérent du fait que le nombre de voix sur la liste nationale est la somme des scores obtenus dans chaque département. A ce niveau, chaque coalition récupère ce qu’elle perd sur la liste nationale en nombre de députés sur le nombre de députés gagné sur la liste majoritaire où chaque coalition va gagner un ou deux députés. »
« De façon schématique, en prenant l’exemple de Dakar où 7 députés sont élus, un partage peut s’opérer de la manière suivante : Yewwi étant sorti premier prend les 5 députés, Wallu prend les 02 et gagne là où il n’aurait pas de sièges s’il était parti seul, étant entendu que toutes les voix vont à Yewwi sur la liste nationale puisqu’étant le seul à présenter une liste départementale. »
« Par contre, à Pikine où Yewwi n’avait pas de liste, Wallu s’adjuge par exemple 3 sur les quatre députés et Yewwi en prend 1, les voix du département bénéficiant à Wallu Sénégal sur la liste nationale. Ce même schéma appliqué dans tous les départements sera, dans chaque cas, bénéfique à l’une ou l’autre des coalitions si la liste gagne.
A l’arrivée, chaque coalition gagnera des sièges sur la liste nationale et partagera avec l’autre les sièges de la liste majoritaire sur la base du principe « Un département, une coalition ». Ceci est de mon point de vue une stratégie payante à bien des égards et susceptible de changer les rapports de force à l’Assemblée nationale».
Sud Quotidien