La mission militaire de la Cédéao en Gambie, l’Ecomig, est prolongée. Cette décision a été prise lors de la session des États membres en juin dernier. L’Écomig a été mise en place en Gambie depuis l’impasse politique de janvier 2017 lorsque Yahya Jammeh avait refusé de céder le pouvoir au président élu, Adama Barrow. Les soldats de la Cédéao étaient intervenus pour faire pression sur l’ancien dictateur et le forcer au départ.
Deux ans et demi après l’impasse politique, l’Ecomig assure une mission de maintien de la paix. Elle met en relief les lenteurs de la réforme du système de sécurité gambien. Vingt-deux millions d’euros ont été dépensés par l’Union européenne (UE) pour soutenir cette mission. Mais pour le moment les Européens n’ont pas été sollicités pour financer le nouveau mandat.
« Je pense que le pays est stable, sûr et sécurisé. Le temps est venu de faire progresser et de rendre visible la réforme du système de sécurité. Aujourd’hui si vous voyagez dans le pays, vous allez rencontrer un nombre encore plus important de checkpoints », explique Attila Lajos, l’ambassadeur de l’UE en Gambie. Il invite à réévaluer la pertinence d’une telle mission.
Les soldats de l’Ecomig en Gambie jusqu’en mars 2020
La force Ecomig participe à ces checkpoints qui agacent et ralentissent les Gambiens. Mais cette présence militaire permet de répondre à plusieurs défis sécuritaires toujours présents.
« Il y a toujours des munitions éparpillées dans le pays. Ecomig est là et travaille dur pour garder un contrôle sur ces armes, savoir où elles sont et d’où la menace peut venir. Parce qu’on ne connaît pas l’état d’esprit des gens. Ils peuvent se dire : « On attend le départ d’Ecomig et on se lance » », rappelle Vabah K. Gayflor, ambassadrice de la Cédéao en Gambie.
Vabah K. Gayflor admet des lenteurs dans la réforme du système de sécurité et rappelle que la force Écomig coûte trop cher pour durer. Pour le moment le gouvernement soutient son extension. Les 1 000 soldats d’Ecomig seront en Gambie jusqu’en mars 2020.
rfi