Les anciens membres des escadrons de la mort passent aux aveux en Gambie. Les hommes de main de Yahya Jammeh racontent leur version des crimes auxquels ils ont participé devant la Commission vérité réconciliation. Six Junglers sont en prison dans l’attente d’un procès. Cette équipe de tueurs mettait tout en œuvre pour dissimuler ses crimes, comme l’a révélé l’un d’entre eux, Amadou Badjie.
« Je n’ai jamais utilisé mes armes à feu pour tuer quelqu’un » a témoigné Amadou Badjie. Et pour cause, l’un des modes opératoire utilisé par les Junglers était la strangulation.
Baba Jobe, ancien chef de file du parti de Yahya Jammeh à l’Assemblée nationale a été étouffé sur son lit d’hôpital où il était en convalescence en 2011. C’est aussi par étranglement qu’ont été éliminés neuf détenus. Les victimes étaient parfois étranglées à l’intérieur des voitures, dissimulées par les vitres teintées. C’est sur le siège arrière d’un véhicule qu’Amadou Badjie a tué son prisonnier.
Deux américano-gambiens également assassinés
« On nous a donné des sac en nylon. J’ai pris le sac et je l’ai enfilé sur la tête du prisonnier qui était encadré entre nous deux avec les mains attachées dans le dos. J’ai commencé à l’étrangler mais le prisonnier s’est mis à s’agiter. Alors qu’on essayait de l’étrangler et que le prisonnier se débattait, Sambou nous observait depuis l’extérieur de la voiture. Mais quand il a vu que le prisonnier faisait de la résistance, Sambou est monté dans la voiture et nous a aidé à l’achever », a raconté l’interprète d’Amadou Badjie.
C’est également à bord d’une voiture qu’ont été étranglés à mort deux citoyens américains d’origine gambienne. Deux hommes d’affaires, Alhagie Ceesay et Ebou Jobe venus dans le pays en 2013 et soupçonnés de vouloir importer des armes pour renverser le gouvernement.
Pour commettre leurs crimes, les Junglers avaient l’habitude de se cacher sous un masque. Aujourd’hui tous les yeux sont braqués sur eux.
Rfi