Le marché des études pour la construction de la ligne de pipeline , au Sénégal, qui devra relier les champs gaziers aux centrales électriques vient d’être lancé.
L’objectif de cette première étape, c’est, entre autres, de fournir une étude de faisabilité, établir un examen de base de l’impact environnemental et social pour informer sur le placement du tracé final du pipeline. Mais aussi, finaliser les spécifications de chaque segment du pipeline, définir les exigences techniques, identifier les problèmes d’emprise, vérifier la demande de gaz et mettre à jour l’analyse économique et financière.
«En plus d’une étude d’impact sur le développement et d’un rapport sur la source d’approvisionnement des États-Unis, l’étude comprendra également un webinaire avec les fournisseurs américains pour informer les entreprises américaines du projet et donner un aperçu du secteur gazier au Sénégal», renseigne le dossier d’appel d’offres.
Pourquoi le projet est réservé aux entreprises américaines…
Le marché est réservé, cependant, aux l’entreprises américaines. Celle qui sera sélectionnée sera payée à partir d’une subvention de 1 287 585 dollars. Mais, est-ce vraiment légal qu’un marché soit exclusivement réservé à des entreprises d’un pays bien déterminé ?
Un spécialiste, joint par nos soins, nous a renvoyé à l’article 3 du code des marchés publics. Celui-ci dispose que «les marchés passés en application d’accords de financement ou de traités, sont soumis aux dispositions du présent décret sous réserve de l’application de dispositions contraires résultats des procédures prévues par lesdits accords ou traités internationaux.»
Ce qui veut dire que les termes de l’accord peuvent primer sur les dispositions du code des marchés. Car, c’est la US Trade and Developpement Agency qui avait versé une subvention de 1,2 millions de dollars (700 millions de francs Cfa) au Fonsis à travers un protocole d’accord signé le 28 août dernier.
Les éclairages du Dg du Fonsis
Le Directeur Général du Fonsis, a bien voulu expliquer à iGfm, la procédure. En effet, il renseigne que la mission de sa structure, c’est d’amener le maximum d’argent non étatique dans les projets. Et dans ce projet d’étude, c’est l’Ustda, avec laquelle des discussions avaient été engagées lors de la visite de mike Pompéo au Sénégal, qui «a décidé de subventionner une partie des études pour 1,2 millions de dollars.» Et en contrepartie, ce sont les entreprises américaine qui vont faire les études. Mais, le processus de lancement du marché est assuré par la partie américaine, contrairement à ce que pourrait faire croire les termes de l’appel d’offres.
«Nous on définit les termes de référence, ce que nous voulons, le périmètre des études. On l’a défini ensemble. L’Ustda va se charger d’écrire tout ce qui est cahier de charges sous notre contrôle, lancer les appels d’offres, faire des analyses et nous faire choisir les entreprises. Et après eux, ils auront un avis de non objection. Mais l’idée étant que c’est un don, une subvention, dont les études seront exécutées par des entreprises américaines mais qui ont la qualification. Parce que nous avons un contrôle sur cela», précise Pape Demba Diallo.
Objectif : Faire baisser le coût de l’électricité
Le Dg du Fonsis souligne que l’objectif, c’est que l’infrastructure soit prête d’ici 2023, avant que la production de gaz ne démarre: «La course c’est comment baisser le coût de l’énergie. C’est-à-dire, à la fois sortir le gaz rapidement, le transporter vers les centrales électriques. Senelec a déjà commencé la reconversion de ses centrales pour qu’en 2023, quand le gaz sera là, qu’il puisse être approvisionnés et qu’on entre dans le cercle vicieux de la baisse du coûts de l’énergie.»
M. Diallo précise que cette étude sera complétée par d’autres études. Et ensuite, les différentes parties seront fixées sur le coût véritable du projet pour voir, ensuite, comment le financer et lancer les appels d’offres et choisir les entreprises qui vont devoir construire ces tuyaux.
igfm