Pour reprendre la Ghouta coûte que coûte, le régime de Bachar el-Assad est déterminé à en finir avec les rebelles aux portes de la capitale syrienne. Damas poursuit son offensive et vient d’ailleurs de dépêcher des renforts sur le front-est de la Ghouta. Le choix de cette région pour mener une incursion terrestre n’est pas anodin. Le résultat ne s’est pas fait attendre; selon l’OSDH, le régime a déjà repris plus de 50% du fief rebelle et fait plus de 900 victimes civiles pendant les bombardements.
Durant les cinq ans de siège de la Ghouta, les forces de Bachar el-Assad, ont multiplié les tentatives d’incursion terrestre. Toutes ont eu un seul et même résultat : un échec cuisant pour l’armée syrienne soutenue pourtant par ses puissants alliés russes et iraniens.
Il faut dire que les groupes rebelles de la Ghouta, sont devenus experts en guérilla urbaine. Les principales factions Jaïch al-Islam, et Faylaq Arrahmane, de mouvance islamiste, ont également pour elle la connaissance du terrain.
Le front déporté à l’est de la Ghouta
Leurs combattants, sont fiers de se présenter comme « les enfants de la Ghouta ». Il n’y a dans leur rang aucun étranger.
Mais cette dernière offensive du régime semble pour le moment inverser les rapports de force. Les troupes de Bachar el-Assad, ont changé de stratégie. Plus question d’affronter la rébellion au milieu des villes. Le front est déporté à l’est de la Ghouta.
La progression des troupes gouvernementales s’est ainsi accélérée mercredi 7 mars après l’effondrement des lignes de défense des rebelles et la prise de la localité de Beit Sawa, dans le centre de la Ghouta orientale. Cette percée permet à l’armée de couper en deux le fief rebelle, d’est en ouest. La partie Nord de l’enclave, dont la principale ville est Douma, est contrôlée par les salafistes de Jaïch al-Islam et d’Ahrar al-Cham. Les jihadistes de l’ex-branche d’Al-Qaïda et le groupe radical Faylaq al-Rahmane sont plutôt déployés dans la partie méridionale rapporte notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh.
700 combattant pro-régime dépêchés d’Alep
Les soldats réguliers syriens ne sont plus qu’à deux kilomètres de Harasta, un bastion rebelle dans la banlieue Nord de Damas. Si l’armée parvient à franchir cette distance, les insurgés de Harasta, qui menacent le centre de la capitale depuis des années, seront pris en tenaille.
Les combats se sont concentrés, toute la journée de mercredi, près de Misraba, dernière place-forte rebelle avant Douma, dans le centre de la Ghouta. Attaqués à partir de trois axes, les insurgés ont dû reculer dans le désordre. Quelque 700 combattants pro-régime dépêchés d’Alep, selon l’Observatoire syrien, ont rejoint les fronts de la Ghouta, accentuant la pression sur les rebelles.
rfi