Plus de 1 000 civils, dont 188 enfants, ont été tués depuis le lancement le 18 février par le régime syrien d’une offensive sur le fief rebelle de la Ghouta orientale, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme. L’ONG a notamment rapporté des dizaines de cas de suffocation après des raids aériens du régime syrien et de son allié russe. Le personnel médical a évoqué une possible attaque chimique, niée par les autorités syriennes. Sur le terrain, les combats se poursuivent avec violence.
En dépit des pressions internationales, l’armée syrienne et ses alliés poursuivent leur offensive terrestre dans la Ghouta, désormais coupée en deux, rappelle notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh.
Les troupes gouvernementales ont entamé, jeudi 8 mars, de vastes manœuvres d’encerclement des principales localités de la région. Les opérations se concentrent autour de Misraba, une bourgade du centre de l’enclave, qui commande l’accès au bastion de Douma, tenu par les salafistes de Jaych al-Islam.
Ces combats interviennent alors que la situation des 400 000 habitants pris au piège frôle le désastre. Le Comité international de la Croix-Rouge a annoncé le report à une date non précisée d’un nouveau convoi de nourriture et de produits de première nécessité.
Abou Shadi Aadal, militant de l’opposition syrienne dans la Ghouta orientale, affirme que l’offensive du régime a déjà fait « plus de 1000 morts », depuis le 18 février. « Ce sont des civils qui sont victimes de ce carnage », d’après lui. « Des bombes au phosphore blanc, du chlore, ont été utilisés », explique le militant, qui parle d’un embrasement des lignes de front, avec « les villes et les localités [qui] sont visées par des frappes ». Alors qu’auparavant, « les combats au sol se déroulaient à l’écart des villes » avec la progression du régime, « les combats touchent désormais certaines localités de la Ghouta Orientale comme Beit sawa, Chayfouniyé, et Otaya ».
Le régime tout proche d’Harasta
Des sources proches de Damas et de l’opposition affirment que l’armée syrienne n’est plus qu’à un kilomètre de Harasta, au nord-est de la capitale. Les avions syriens et russes accompagnent l’avancée des chars et de l’infanterie, qui ont fait échec à une contre-offensive rebelle.
C’est après l’un de ces raids que l’Observatoire syrien des droits de l’homme a fait état de cas de suffocation, ce que les autorités syriennes ont nié.
Au 9ème jour de cette bataille, aucun civil ne s’est présenté au deuxième passage sécurisé ouvert par l’armée près de la localité de Jesrine. Un officier russe a accusé les rebelles d’avoir bombardé un convoi de 300 familles, qui projetaient d’évacuer la Ghouta.
rfi