Plusieurs avocats parisiens ont annoncé le dépôt simultané de plaintes de victimes blessées ou mutilées par des tirs de grenade lancés par les forces de l’ordre lors des manifestations des « gilets jaunes ». Les avocats des plaignants souhaitent que ces grenades soient retirées de l’arsenal du maintien de l’ordre.
Quatre blessés graves ont décidé de porter plainte. L’un a eu une partie de la main arrachée, un autre encore a reçu des éclats dans le torse. Tous ont été frappés par l’explosion de grenade GLI-F4, une grenade lacrymogène massivement utilisée par les forces de l’ordre lors des heurts liés au mouvement des « gilets jaunes ».
Une arme qui, avec ses 25 grammes de TNT, est potentiellement létale, souligne Arié Alimi, l’avocat d’un des plaignants : « Ce sont des grenades qui peuvent normalement être utilisées sur un champ militaire, mais qui posent une vraie problématique face à des civils. »
Risque de « blesser, mutiler ou tuer »
« C’est-à-dire, poursuit-il, que l’on voit des blessures, des mutilations, voir des morts avec l’usage de ces grenades, des grenades GLI-F4, des grenades de désencerclement qui mutilent et tuent. Chaque policier, quand il est en maintien de l’ordre, au moment où il va jeter une grenade, il a un risque véritable de blesser, mutiler ou tuer un civil qui est en face. »
Parallèlement aux plaintes, les avocats des plaignants ont également interpellé les autorités et saisi la justice administrative pour que, d’ici samedi, espère-t-il, l’usage des grenades explosives soit suspendu.
rfi