Grèce: Athènes et Riyad signent des contrats et évitent les sujets qui fâchent

Grèce: Athènes et Riyad signent des contrats et évitent les sujets qui fâchent

Avant de se rendre en France, c’est en Grèce que le dirigeant saoudien Mohammed ben Salman, surnommé MBS, effectue sa première visite en Europe depuis 2018. En Grèce, la visite de deux jours de MBS -mardi et mercredi – se traduit à présent concrètement par la signature d’une série de contrats, notamment dans le domaine de l’énergie et de la défense.

De notre correspondant à Athènes, Joël Bronner

Mohammed ben Salman n’avait plus remis les pieds sur le sol européen depuis plus de quatre ans, le prince héritier saoudien était alors de passage à Paris, c’était en avril 2018. Cette année-là, l’assassinat en Turquie du journaliste Jamal Khashoggi par les services saoudiens avait en effet entaché la réputation du royaume et de son dirigeant dans le monde occidental.

Politiquement, l’heure semble toutefois aujourd’hui à la réconciliation, deux semaines tout juste après la visite du président américain Joe Biden à Riyad.  Après deux reports de sa visite, c’est désormais chose faite, en Grèce, où l’homme fort de Riyad est venu accompagné d’une importante délégation d’entrepreneurs.

Rendre la pareille

En se rendant en Grèce, porte d’entrée de l’Europe, MBS rend tout d’abord la pareille au Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, qui avait fait le déplacement en terre saoudienne en octobre dernier. À la même époque, la fourniture par Athènes de missiles Patriot à Riyad, alors en délicatesse avec Washington, aurait aussi contribué à raffermir les liens entre les deux pays.

Concrètement, cette visite débouche notamment sur des accords concernant les transports maritimes et la défense. Dans le secteur de l’énergie, des protocoles d’accord ont été signés, comme pour le transfert d’hydrogène ou l’installation d’un câble électrique qui relierait l’Arabie saoudite à la Grèce -et donc à l’Europe- pour fournir une énergie que Riyad vante comme « beaucoup moins chère ».

Lors de cette première visite européenne en quatre ans, les journalistes n’étaient pas invités à poser des questions au dirigeant saoudien de passage.