Grèce: la presse décortique le nouveau gouvernement de Kyriakos Mitsotakis

Le nouveau gouvernement comporte 51 membres, ministres et vice-ministres. Le schéma gouvernemental présenté par Kyriakos Mitsotakis cherche l’équilibre entre les pontes du parti, les personnalités issues du privé et un petit nombre de femmes, seulement cinq.

Dans la presse grecque ce 9 juillet, au lendemain de la présentation du gouvernement par le nouveau Premier ministre conservateur, les réactions sont variées, rapporte notre correspondante à AthènesCharlotte Stiévenard.

Pour le journal Kathimerini, proche de la Nouvelle démocratie au pouvoir, c’est un gouvernement qui allie expérience et ouverture avec l’intégration de nombreux technocrates. Le quotidien conservateur salue la maturité démocratique montrée par les deux parties lors de la passation de pouvoir entre Kyriakos Mitsotakis et Alexis Tsipras ce lundi.

Ta Néa, plutôt proche des socialistes du Pasok titre sur « les secrets du nouveau gouvernement », tentant de décortiquer le choix des ministres. Dans un sous-titre en bas de page, le quotidien relève que le premier message de l’Eurogroupe au nouveau gouvernement est une piqûre de rappel : « respectez les engagements ».

C’est aussi ce que souligne en Une Rizospastis, le journal du parti communiste, pour qui Nouvelle démocratie ne fera qu’appliquer les accords post-mémorandums, tout comme l’a fait Syriza.

Enfin, le Journal des rédacteurs, de gauche, parle d’un gouvernement de libéraux prêts à tout. Il souligne la faible participation féminine et les tentatives de donner un « arôme de modernité » à l’ensemble avec le choix de certaines personnalités plus centristes. Il critique également le choix de certains membres de la Nouvelle démocratie aux discours d’extrême droite.

Pas d’état de grâce

Quoi qu’il en soit, ce gouvernement va devoir rapidement prouver aux électeurs qu’il est prêt à s’atteler à la tâche, puisque la victoire des conservateurs « est un vote de dépit, pas du tout un vote d’adhésion », explique l’historien et écrivain Olivier Delorme, qui vit une partie de l’année en Grèce.

D’après lui, très peu des électeurs de Nouvelle démocratie « espèrent quoi que ce soit du gouvernement qui arrive et encore plus de son chef », qu’il qualifie « d’espèce de caricature du système qui règne en Grèce depuis des décennies, parce que l’État grec est né faible avec beaucoup d’ingérences étrangères qui n’ont jamais cessé et ces grandes familles ont été en quelque sorte le relais de ces ingérences étrangères ». Bref, à ses yeux, « les Grecs ont voté à reculons pour ce système qui revient aujourd’hui ».

Rfi