La surpopulation du camp de Moria, sur l’ile de Lesbos, entraîne de nombreux problèmes d’accès à la nourriture ou aux soins.
Avec notre envoyé spécial à Lesbos, Joël Bronner
Depuis le reflux de plusieurs milliers de migrants en provenance de Turquie cet été, le camp de Moria est totalement saturé. Plus de 13 000 personnes sont entassées dans ce qui est le plus gros camp d’Europe, alors que sa capacité initiale n’est que de 3 000 places.
Cette situation crée de très longues files d’attente pour obtenir de la nourriture ou des soins médicaux et entraîne de nombreux problèmes d’hygiène.
Fabrice est originaire du Cameroun. Comme la plupart des migrants du camp de Moria, il préfère ne pas communiquer son vrai nom de peur que cela nuise à sa demande d’asile. Cela fait quatre mois qu’il vit dans ce camp de plus en plus saturé. Il déplore d’abord la saleté des lieux, les files d’attente interminables puis la question du couchage.
« Pour dormir, c’est encore plus compliqué, parce que nous, nous dormons sous les tentes là-bas, à même le sol. Parfois nous nous retrouvons 12 sous une tente, tu peux même pas circuler normalement pour arriver à ton lieu de couchage. Et si vous voyez les toilettes, c’est une autre histoire… »
Jules, de la RDC, est là depuis trois mois, qui lui paraissent une éternité. « Pour aller chercher la nourriture, on est plus de 10 000, 10 000 personnes. Faut faire la queue. Parfois tu es là, tu fais la queue, tu arrives : on te dit qu’il n’y a plus la nourriture, la nourriture est finie, y’a pas d’eau. Qu’est-ce que tu vas faire ? Tu rentres et tu dors. Et le lendemain, tu continues et c’est toujours comme ça ! C’est pire que l’enfer. »
Pour voir un médecin et obtenir des soins adaptés, de nombreux migrants témoignent là encore de grandes difficultés. Comme pour à peu près tout, dans ce camp surpeuplé de Moria.
rfi