La grève illimitée à laquelle appellent les transporteurs à partir de ce mardi pourrait ne pas connaître le succès attendu. Pour cause, deux gros acteurs notamment la société publique Dakar Dem Dikk et surtout l’Association de financement du transport urbain (AFTU) se démarquent du mot d’ordre lancé samedi par les syndicats contrôlés par Gora Khouma, SG de l’Union des transporteurs routiers du Sénégal, et Alassane Ndoye, SG du Syndicat national des travailleurs du transport routier du Sénégal (SNTTRS). « Nous nous sommes réunis ce samedi pour annoncer ensemble une grève illimitée à partir de ce 17 janvier à minuit. A partir de cette date, nous voulons qu’aucune voiture de transport de marchandises ou de transport en commun ne se mette en route » disait Alassane Ndoye. Il ne pourra pas compter sur Dakar Dem Dikk dont les travailleurs ont indiqué clairement hier au cours d’une rencontre avec la presse qu’ils vont rouler ce mardi. Ils exigent néanmoins que l’Etat prenne les mesures de sécurité idoines pour éviter le saccage de leurs véhicules. L’AFTU, le premier réseau de transport en commun par minibus appelés Tata, ne prendra pas part non plus à cette grève. « Nous sommes une fédération nationale qui couvre tout le territoire national. C’est nous les opérateurs qui avons financé et recruté des chauffeurs. Nous vous informons que l’AFTU ne va pas en grève. Nous sommes ouverts au dialogue » a indiqué le premier vice-président de l’AFTU, Ndongo Fall, hier au cours d’un point de presse organisé par la Fédération nationale des transporteurs du Sénégal (FNTS). Selon Ndongo Fall, les transporteurs doivent prendre leurs responsabilités car un « syndicat ne peut pas parler et décider à la place d’AFTU. Surtout que le premier vice-président de l’AFTU s’est réjoui du fait que le Premier ministre et le ministre des Transports ont manifesté leur volonté de négocier sur les 22 mesures prises lors du conseil interministériel du 09 janvier suite à l’accident de Sikilo. Ndongo Fall a assuré que les négociations vont se poursuivre avec les autorités pour trouver des solutions aux points de désaccord. Ce qui a poussé les transporteurs de Alassane Ndoye et Gora Khouma à se radicaliser, c’est la décision des autorités d’interdire le transport interurbain des voyageurs entre 23h et 5h, et aussi les porte-bagages, la limitation à dix ans de la durée d’exploitation des véhicules de transport de personnes et à quinze ans de celle des véhicules de transport de marchandises.