La grève du Sytjust incommode les populations de la capitale sud du pays. En effet, obtenir un acte administratif au Tribunal de Grande instance de Ziguinchor relève d’un véritable calvaire. Ce mercredi 15 juillet 20, à 07h 10 mn, des élèves et étudiants étaient déjà devant la porte du Tribunal pour se procurer soit un casier judiciaire ou un autre acte administratif. Mais, les choses sont bien claires sous les yeux de ces jeunes garçons et filles. «72 heures renouvelables. Le Sytjust exige de l’Etat le respect des accords signés depuis octobre 2018. Vive la grève pour le triomphe de la vérité», lisaient-ils sous leurs yeux.
Ainsi se procurer le «sésame» (casier judiciaire, régis de commerce, légalisation des pièces de certificat de nationalité …) est devenu depuis quelques jours un parcours de combattant à Ziguinchor. Les conséquences du non obtention de ces documents administratifs sont à la fois néfastes et incommensurables chez les justiciables et ses centaines d’usagers qui prennent d’assaut tous les jours les Tribunaux de Ziguinchor pour chercher des pièces administratives et qui rentrent bredouilles. Venu de Diouloulou, «je suis à Ziguinchor depuis plus de 4 jours pour me faire faire un casier judiciaire. Mes vas-et-viens perpétuels au Tribunal n’ont rien servi finalement. J’avoue que je suis obligé de rentrer cet après-midi au risque de perdre le concours que je dois passer au cours de l’année», explique, la mort dans l’âme l’étudiant Mamadou Badji.
Pour l’élève Ndéye R. Mbodj en classe de Terminale dans une école de privée de la place, «nous supplions le ministre de la Justice. Nous lui demandons solennellement d’ouvrir les négociations ou discussions avec le Sytjust. Les populations sont très fatiguées et elles sont, en ce moment, en train de payer les conséquences de cette grève dont elles ne sont pas responsables, surtout nous les jeunes qui sommes l’avenir de ce pays », explique Melle Mbodj. A l’en croire toujours, « depuis presque un mois, nous ne pouvons plus obtenir des documents administratifs au niveau de nos Tribunaux. Certains élèves ou étudiants font plus 100 Km pour trouver un casier judiciaire mais hélas», a regretté notre interlocutrice (Ndéye R. Mbodj). Pour ce père de famille qui est venu de Kaolack, «c’est un scandale. Je suis arrivé à Ziguinchor le dimanche dernier. Depuis trois jours je cours derrière un casier judiciaire pour mon enfant. Cette grève commence véritablement à peser sur notre moral. L’Etat doit satisfaire les demandes les doléances de ces greffes», a soutenu l’ancien enseignant à la retraite Malamine Bodian.
Pour rappel, plongés dans un silence de cathédrale depuis quelques semaines, les tribunaux de Ziguinchor (régional et départemental) ont été bien affectés par la grève du syndicat des travailleurs de la justice composé des greffiers en chef, des greffiers, des commis et des secrétaires du parquet. Ces employés qui continuent encore de briller par leur absence et qui réclament de meilleures conditions de vie et de travail, ont véritablement décidé d’en découdre avec l’Etat. Ils interpellent leur ministère de tutelle. Pour pousser la roue jusqu’à la victoire finale, «c’est ce que nous demandons à notre bureau exécutif national. Cette grève, largement suivie par nos collègues, est un mal nécessaire», disent les «Sytjustistes» de Ziguinchor
IGFM