Grève nationale des boulangers : À Kolda, le morceau de pain de 50 fr vendu à 500 fr cfa…

Les boulangers de Kolda, à l’instar de leurs homologues nationaux, observent pour trois jours le mot d’ordre de grève décrété par leur fédération. Et certains tenanciers ou tenancières de gargotes ont vendu le morceau de pain de 50 fr à 500 fr cfa. en disant que s’ils ne vendent pas à ces prix-là leurs produits vont se gâter. Dans la capitale du Fouladou, les familles se sont réveillées à la conquête du pain par groupes et la plupart n’en ont pas vu l’ombre.

I. Diallo tenancier d’une gargote de brochettes de viande grillée d’avancer : « Je vends le morceau de pain de 50 f à 500 f avec la viande, sinon je ne m’en sortirais pas. J’ai acheté ce pain depuis hier, comme je savais que ce serait la grève aujourd’hui, car j’avais déjà flairé une bonne affaire à prendre. Tous mes camardes vendent au même prix et c’est à prendre ou à laisser. Je fais une très bonne affaire… »

F. Sané, mère de famille rencontrée dans une boutique de déplorer : « depuis le matin, je cherche du pain et je n’en trouve pas. Tous mes enfants sont partis à l’école sans prendre leur petit déjeuner. Cette situation est intenable pour nous mères de familles! Je pense que je vais prendre les devants pour les deux prochains jours de grève. Cependant, l’État doit prendre ses responsabilités et discuter avec les meuniers et les boulangers afin de trouver une issue heureuse pour le grand bénéfice des populations… »

M. Diao désespéré d’ajouter :  « je viens d’acheter tout de suite un morceau de pain à 500 f cfa car je suis obligé parce que je traine des ennuis gastriques. Je ne dois pas avoir faim, sinon c’est la catastrophe. Et dans cette situation, ce sont nous les populations qui payons les pots cassés. Face à une telle situation, l’État doit être fort pour défendre l’intérêt des populations. J’ai plus de 60 ans, ce n’est pas normal de vivre ce genre d’infortune. Nous devons avoir des boulangeries détenues par l’État pour parer  pareille circonstance… »

Pour Oumy K., boutiquière à Bantaguel, « la grève a fait chuter considérablement mes revenus. D’habitude, je prenais 40 pains par jour et cela favorisait la vente de mon lait, du beurre, de la mayonnaise, du café, du sucre, des œufs etc… Mais depuis ce matin, je n’ai presque rien vendu à part le Sédoo, sinon rien… »