En France, alors que les 147 000 salariés de la SNCF sont invités à donner leur avis sur la réforme et ce, jusqu’au 21 mai, les syndicats de cheminots ont remobilisé leurs troupes pour le lundi 14 mai qui devrait être un jour de grève très suivi. La direction prévoit un trafic très perturbé avec un TGV, TER ou Transilien sur 3, en moyenne.
Ce ne sera pas tout à fait une « journée sans cheminots », comme l’annonçaient les syndicats et « l’objectif 0 train » ne sera pas atteint mais pas loin. En effet, la direction annonce un trafic très perturbé lundi, au 18e jour de grève à la SNCF, depuis début avril.
L’intersyndicale a voulu faire coïncider l’ouverture de la consultation des personnels sur la réforme avec une remobilisation des troupes. Elle entend frapper un grand coup alors que le taux de participation aux arrêts de travail perlés a tendance à s’étioler. Mercredi dernier, il n’était plus que de 15 % contre 34 % au premier jour de grève, le 3 avril.
Toutefois, les perturbations restent, au fil des semaines, très importantes car la mobilisation reste à un haut niveau parmi les cheminots absolument nécessaires à la circulation des trains. Ainsi, plus d’un conducteur sur deux était encore gréviste, ces jours-ci, ainsi que plus de quatre contrôleurs sur dix et un aiguilleur sur cinq.
Avec un taux de grévistes qu’ils espèrent encore jamais atteint, les syndicats veulent accentuer la pression sur le gouvernement.
Les cheminots consultés sur la réforme
« Etes-vous pour ou contre le pacte ferroviaire porté par le gouvernement ? » En posant cette question basique, les syndicats entendent prouver, à ceux qui en doutent ou qui affirment le contraire, que les salariés sont bien opposés au projet de réforme de la SNCF.
Un moyen de mobilisation qui vient compléter la grève perlée commencée début avril, et dont les chiffres de mobilisation sont en baisse.
« Le socle des grévistes qui donne d’après la direction de l’entreprise le seuil des gens qui sont pour ou contre ce nouveau pacte ferroviaire est selon nous largement usurpé. Donc l’occasion est là donnée de manière un peu différente aux salariés de s’exprimer sur ce nouveau pacte ferroviaire », assure Roger Dillenseger, secrétaire général Unsa-Ferroviaire.
La direction de la SNCF n’est évidemment pas associée à l’organisation de ce vote, que les syndicats veulent irréprochable.
« On a préparé des feuilles type pétition. On demandera à chaque personne son nom et prénom, son immatriculation SNCF, ce qui permettra de voir que ce sont bien des cheminots, et puis derrière on aura des urnes fermées. On va essayer de faire ça d’une façon très bien réglementée afin de ne pas prêter le flanc à des critiques et pour amener quand même une vraie expression des cheminots et qu’elle soit prise en compte », explique Bruno Poncet, secrétaire fédéral de Sud-Rail.
Les syndicats l’assurent : ce vote a valeur d’argument, il n’est pas une manière de réclamer la démission du président de la SNCF Guillaume Pépy. Ce dernier a jugé que ce vote n’avait « aucune » légitimité.
rfi