La guerre de leadership qui secoue le Parti de l’unité et du rassemblement (PUR) a montré au grand jour, une fracture profonde entre son fondateur et sa tête de gondole. Cet affrontement est déjà dans une impasse fasse au refus catégorique d’Issa Sall d’obéir aux injonctions du marabout.
Mais le plus grand risque est que le parti implose. En effet, la propension du marabout-politicien, Serigne Moustapha Sy, de vouloir caporaliser la formation politique passait de moins en moins auprès de l’élite du parti. Ceux-ci vivaient mal le fait que leur formation soit assimilée au « dahira » du guide religieux.
En écartant de manière très maladroite son secrétaire général, Issa Sall, ancien candidat à l’élection présidentielle, Serigne Moustapha Sy a voulu se débarrasser de quelqu’un qui commençait à prendre un trop de lumière à ses yeux.
Car il ressort de la crise que traverse le parti, que Monsieur Moustapha Sy, fondateur du parti, n’aime pas être mis sous l’ombre de quelqu’un. La première confrontation entre les deux hommes était intervenue juste avant l’élection présidentielle. Moustapha Sy voulait se lancer dans la course en lieu et place d’Issa Sall, alors que c’est ce dernier qui avait révélé le PUR aux Sénégalais lors des élections législatives de 2017.
Les Dahiras, tendon d’Achille d’Issa Sall
Il a fallu que le professeur Issa Sall fasse preuve d’une intelligence et d’une subtilité ingénieuse pour écarter le très ombrageux Moustapha Sy. Mais aussi et surtout, l’intelligence et la capacité d’analyse des cadres du parti, qui ont pris une décision forte, rappelant au fondateur, qu’il doit pas faire d’amalgame entre son « Dahira », c’est dire son école coranique et le parti. Et ces derniers d’apporter leur soutien publique à Monsieur Issa Sall.
Cette sortie au vitriol contre le marabout va calmer ses ardeurs. Ruminant sa colère, il attendait le moment opportun pour éjecter le très émancipé Issa Sall. Chose désormais faite. Réunissant ses disciples au siège de son école coranique, selon le Pr Sall, le marabout a prononcé la mise à l’écart de l’ancien candidat à la présidentielle.
Une sentence rejetée par le concerné, qui se réclame toujours, secrétaire général du parti. Issa Sall aura-t-il le soutien des cadres comme il en avait largement bénéficié avant la présidentielle ? C’est tout l’enjeu. S’il réussit cette prouesse, il aura engrangé quelques points. Mais la bataille elle, ne fait que commencer.
Parce que pour le contrôle de la base, c’est une autre paire de manche. D’aucuns diront que c’est quasi impossible. Et ce n’est pas faux. Pourquoi ? Par le simple fait que ceci est lié au fonctionnement et à la nature du parti, qui s’est appuyé sur le réseau des « Dahiras » et disciples du marabout. Et c’est ça le tendon d’Achille d’Issa Sall, car il y a peu de chance que les « talibés » désavouent leur marabout.