Guerre commerciale États-Unis-Chine: l’Europe entre le marteau et l’enclume

Alors que Donald Trump maintient la pression sur Pékin en demandant à son administration d’examiner désormais la possibilité de taxer le reste des importations chinoises encore épargnées par les tarifs punitifs, l’inquiétude grandit dans le monde sur les effets de cette guerre commerciale. Vendredi, le ministre français de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire estimait que cette guerre était la menace la plus importante pour la croissance mondiale. L’Europe va-t-elle faire les frais de cette guerre ?

Comme le dit le proverbe, lorsque les éléphants se battent, ce sont les fourmis qui meurent.Bruno Le Maire, le ministre français de l’Économie et des Finances n’est pas loin de partager cette maxime. Selon lui, il n’y a pas de menace plus importante sur la croissance mondiale qu’une guerre commerciale Chine-Etats-Unis.

Un tel scénario ne peut, dit-il, qu’entrainer des destructions d’emplois en France et en Europe. L’inquiétude française est partagée par ses partenaires européens, pourtant beaucoup d’industriels du vieux continent espèrent à court terme un effet d’aubaine. Car la hausse des tarifs douaniers américains et les mesures de rétorsion prises par Pékin vont bénéficier aux pays tiers.

En février dernier, la Cnuced, la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement, calculait que cette guerre commercialeaméricano-chinoise, allait permettre à l’Europe d’augmenter de 70 milliards de dollars ses exportations vers ces deux pays : automobiles, chimie, machines-outils et équipements médicaux européens deviennent ainsi plus compétitifs en Chine.

Le Mexique, le Brésil et l’Inde pourraient eux aussi capter une partie des échanges, et l’Afrique peut espérer voir Pékin délocaliser certaines industries pour contourner les barrières douanières américaines.

rfi