L’ armée pilonne des bases rebelles en Casamance, dans la région Sud du pays depuis quelques jours. Les curiosités de cette guerre, est qu’elle est discrète. Elle n’occupe ni la Une des médias ni la chronique quotidienne ou autres palabres. Pourquoi une telle indifférence ? Est-elle due à la pandémie de la Covid-19 et ses conséquences macabres et désastreuses pour l’économie et la société ? Est-ce dû à ce trop-plein d’incertitudes, d’informations qui rendent tristes et désolent ?
Il est clair que l’armée a agi délibérément pour gérer l’information à sa guise, pour ne pas apeurer davantage une population anxieuse. Il y a certainement des victimes. Peut-être même des victimes collatérales, comme on le constate souvent dans de pareilles opérations mais la logique communicationnelle exige de la mesure. Toutefois, la démocratie abhorre les démarches peu transparentes. Les citoyens ont besoin de savoir ce qui se passe exactement avant que la désinformation et les fake news ne viennent brouiller les cartes et bousiller l’information crédible.
Triste de constater que la crise en Casamance n’est pas encore résolue malgré les fermes résolutions et les promesses mirobolantes. La souffrance et la désolation dictent leurs lois dans certains parties de cette localité. Presque quarante ans de ni guerre ni paix, les séquelles sont visibles partout. Cette rébellion enclenchée en 1983, est le « conflit de basse intensité » le plus vieux d’Afrique, dit-on. 4 000 à 5 000 morts, 30 000 à 60 000 déplacés à l’intérieur de la Casamance et plus de 10 000 réfugiés sont répartis entre la Gambie et la Guinée-Bissau, selon le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR). Difficile de faire la fine bouche…
Mim Reew