L’offensive va continuer « jusqu’à ce que les objectifs soient atteints ». C’est ce qu’affirme le Kremlin, précisant que l’armée russe bombarde des territoires reconquis par l’Ukraine. La Russie tente de reprendre la main, alors que Kiev a entamé une contre-offensive depuis plusieurs jours et a reconquis des villes importantes.
Les communiqués pleuvent des deux côtés : pour annoncer les kilomètres carrés de terrain reconquis côté ukrainien, pour assurer de la poursuite de l’offensive côté russe.
L’Ukraine dit avoir repris 500 km² aux Russes dans le sud du pays et, sur le front est, annonce la reprise de « plus de vingt localités » en 24 heures, face à la Russie. « La libération des localités d’envahisseurs russes se poursuit dans les régions de Kharkiv et Donetsk » (Est), a indiqué ce matin l’armée ukrainienne.
La ville d’Izioum a été reconquise par l’armée ukrainienne, a indiqué le président Volodymyr Zelensky dimanche soir. C’est une des villes les plus importantes reprise dans l’est du pays, dans la région de Kharkiv, depuis le début de cette vaste contre-offensive lancée le 6 septembre par les Ukrainiens.
Volodymyr Zelensky multiplie les messages sur les réseaux sociaux, remercie ses troupes, évoque la victoire, diffuse des images symboliques de drapeaux ukrainiens hissés à nouveau dans telle ou telle ville. Le ministre de la Défense, Oleksii Reznikov, parle dans un entretien (accordé le 10 septembre) au journal Le Monde, d’une troisième étape dans cette guerre. La première étape étant, selon lui, une guerre de dissuasion, la deuxième de stabilisation du front et la troisième, donc, cette contre-offensive, menée notamment grâce à l’envoi d’armement de l’étranger.
Oleksii Reznikov espère, dit-il, un effet boule de neige pour la reconquête des territoires occupés par la Russie. Mais il ne s’avance pas à faire des pronostics sur la fin de la guerre.
À Moscou, le ton est aussi martial
L’ « opération » russe engagée en février dernier va continuer « jusqu’à ce que les objectifs soient atteints », a martelé pour sa part le Kremlin. Il n’y a actuellement « pas de perspective de négociations » entre Moscou et Kiev, a ajouté ce lundi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Les autorités d’occupation pro-russes de la région de Kharkiv ont indiqué être parties dans la région de Belgorod, en Russie, près de la frontière, officiellement pour aider à faire face à un afflux de réfugiés, selon les agences russes. Mais Moscou, après avoir reconnu avoir perdu du terrain, a repris un ton offensif pour annoncer le bombardement de zones regagnées par l’Ukraine dans la région de Kharkiv, dans les secteurs de Koupiansk –reprise samedi – et d’Izioum.
Nos envoyés spéciaux Anastasia Becchio et Boris Vichith ont rencontré un habitant de Koupiansk, Dmitry Soloviev qui partait de la région juste avant le moment où les troupes ukrainiennes reprenaient la ville. Selon lui, les séparatistes pro-russes « ont abandonné leur matériel partout » pour « s’enfuir lâchement ». RFI