Guerre en Ukraine: des économistes veulent cibler l’argent caché des oligarques russes

Guerre en Ukraine: des économistes veulent cibler l'argent caché des oligarques russes
Russian billionaire and owner of Chelsea football club Roman Abramovich arrives at a division of the High Court in central London October 31, 2011. REUTERS/Andrew Winning/

Plusieurs économistes veulent accentuer la pression sur Moscou pour obliger la Russie à cesser l’offensive en Ukraine. Parmi eux, de grands noms comme les Français Thomas Piketty et Gabriel Zucman, ou encore le Prix Nobel américain Joseph Stiglitz. Ils ont écrit aux dirigeants du G20 pour leur demander de s’attaquer à l’argent caché des oligarques russes, déjà ciblés par les sanctions internationales, à la veille de la réunion, mercredi, du G20 des Finances qui rassemble les plus riches pays du monde.

Dans le viseur, des hommes d’affaires russes, comme Roman Abramovitch, le président du club de football de Chelsea ou encore Igor Setchine, patron du pétrolier Rosneft. Ce sont des proches de Vladimir Poutine.

Ils possèdent « au moins 1 000 milliards de dollars de richesses à l’étranger », selon ces économistes de renom. Ils sont tous membres de la Commission indépendante pour la réforme de la fiscalité internationale des entreprises (ICRICT), un groupe de réflexion. Ces oligarques tentent d’éviter les sanctions en se tournant, par exemple, vers Dubaï et ses combines financières. Ils transfèrent aussi leur argent en cryptomonnaies, pour l’utiliser dans les pays où leur présence n’est pas interdite.
Créer un registre mondial des actifs des grandes fortunes
Pour leur barrer la route, les économistes de l’ICRICT proposent d’instaurer un registre mondial des actifs de ces grandes fortunes. L’objectif : cerner non pas leurs propriétaires légaux, qui peuvent être une façade, mais leurs bénéficiaires réels, les vrais propriétaires.

Ces économistes veulent aussi créer un réseau mondial qui connecterait tous les registres d’actifs nationaux. C’est-à-dire toutes les richesses qu’un individu possède, leur nature et le lieu où elles se trouvent. Des comptes bancaires aux biens immobiliers, en passant par les œuvres d’art et les cryptoactifs.

Il « reste encore beaucoup à faire pour réformer un système financier international défaillant qui est actuellement biaisé en faveur des riches champions de l’évasion fiscale », déplorent enfin ces économistes.