Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres est « en sécurité » mais « choqué » après les bombardements qui ont touché Kiev ce jeudi 28 avril, faisant au moins 10 blessés, alors qu’il était en pleine visite dans la capitale ukrainienne.
Des missiles russes ont frappé jeudi soir Kiev, pour la première fois depuis la mi-avril et en pleine visite du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, qui a de son côté regretté que le Conseil de sécurité des Nations unies n’ait pas réussi à éviter la guerre en Ukraine.
Antonio Guterres était dans le bureau du Premier ministre ukrainien Denys Shmyhal lorsque les roquettes sont tombées sur Kiev. Un « choc » pour l’équipe de l’ONU qui l’accompagnait, mais « pas une surprise ». Et, devant la télévision portugaise, le chef de la diplomatie mondiale a tenu à minimiser.
« Je ne pense pas que le fait que le secrétaire général est présent ou non soit important, estime Antonio Guterres. Ce qui est important, c’est l’attaque en elle-même, et cela m’a choqué, car Kiev est une ville sacrée à la fois pour les Ukrainiens et pour les Russes. Je pense que cette ville, qui est d’une beauté extraordinaire, d’une grande importance historique, qui porte un héritage culturel, doit être épargnée. Cela m’a donc naturellement choqué. »
« Dans la soirée, l’ennemi a tiré sur Kiev. Deux frappes sur le quartier de Chevchenkovsky », « sur les étages inférieurs d’un immeuble résidentiel », trois personnes ont été hospitalisées, a raconté le maire de la capitale, Vitali Klitschko.
« Cela en dit long sur la véritable attitude de la Russie envers les institutions internationales, sur les efforts des dirigeants russes pour humilier l’ONU et tout ce que l’organisation représente », a peu après commenté le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une vidéo.
Coïncidence difficile à croire, pour les diplomates de l’ONU
Pour certains diplomates à l’ONU, la coïncidence est difficile à croire et serait un manque de respect de Moscou à l’égard de l’institution des Nations Unies est plus probable, rapporte notre correspondante à New York, Carrie Nooten. Ils font d’ailleurs un parallèle avec l’attaque russe contre Lviv, alors que Joe Biden n’était en visite qu’à quelques kilomètres de là, côté polonais, en mars.
Quelques heures auparavant, Joe Biden avait réitéré le soutien de son pays à l’Ukraine face « aux atrocités et à l’agression » et demandé une rallonge de 33 milliards de dollars au Congrès. Les États-Unis « n’attaquent pas » la Russie mais « aident l’Ukraine à se défendre » et ont déjà livré dix armes antichars pour chaque blindé russe, a assuré le président américain.
Mais surtout, cela rappelle un autre épisode, où Antonio Guterres avait tenté de jouer les médiateurs, mais qui avait tourné court à cause d’une attaque : sa visite en Libye, en avril 2019, éclipsée par l’offensive du général Haftar. Un parallèle qui n’est pas forcément de bon augure.
Avec RFI