Au quinzième jour de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le président ukrainien a annoncé que 35 000 civils avaient pu être évacués de différentes villes assiégées mercredi via les couloirs humanitaires. Sur le front diplomatique, de vains pourparlers entre chefs de la diplomatie ukrainien et russe ont eu lieu en Turquie ce jeudi matin et les dirigeants de l’UE se rencontrent pour un sommet informel en fin d’après-midi.
Les points essentiels :
► Au moins 35 000 civils ont été évacués via des couloirs humanitaires de la ville de Soumy, d’Enerhodar et de zones proches de la capitale Kiev, a annoncé le président ukrainien.
► La Turquie accueillait ce jeudi les ministres russe et ukrainien des Affaires étrangères. Il s’agissait de la première rencontre à ce niveau depuis le début de l’invasion le 24 février. Serguei Lavrov et Dmytro Kuleba ont été reçus par le ministre turc Mevlut Cavusoglu à Antalya, dans le sud du pays. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba a regretté l’absence de progrès sur un cessez-le-feu.
► Les dirigeants de l’UE doivent se réunir ce jeudi à Versailles lors d’un sommet informel. Il y sera question de la réduction de la dépendance de l’Europe aux énergies russes, ainsi que du renforcements des liens avec l’Ukraine.
► Les neuf jours de siège russe de Marioupol, dans le sud-est, ont fait un total de 1 207 morts parmi les civils, a indiqué la mairie sur sa chaîne Telegram. Un hôpital pédiatrique de cette ville portuaire stratégique a été détruit par des bombardements russes mercredi, a annoncé un responsable régional.
► Selon l’ONU, plus de 470 civils ont été tués et plus de 2 millions de personnes ont fui l’Ukraine depuis le début de l’offensive militaire russe. Parmi elles figure un million d’enfants, d’après l’ONG Save The Children. Près de 140 000 exilés se sont ajoutés au décompte ces dernières 24h.
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11h05 : le gouvernement britannique simplifie la procédure d’entrée des Ukrainiens au Royaume-Uni
Le gouvernement britannique a annoncé simplifier à partir de la semaine prochaine la procédure d’entrée au Royaume-Uni pour les Ukrainiens fuyant leur pays en guerre, après de nombreuses critiques sur la complexité des démarches. « À partir de mardi, je peux annoncer que les Ukrainiens titulaires d’un passeport n’auront plus besoin de se rendre dans un centre de demande de visa pour donner leurs données biométriques avant de venir au Royaume-Uni », a déclaré la ministre de l’Intérieur Priti Patel à la chambre des Communes, précisant qu’ils pourront obtenir en ligne la permission de venir.
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11h00 : le Premier ministre espagnol accuse la Russie de « crimes de guerre »
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a qualifié de « crimes de guerre » le bombardement d’hôpitaux par les forces russes en Ukraine. « Nous voyons comme ils sont en train de bombarder des hôpitaux. Ils s’attaquent précisément à la société civile de manière indiscriminée, violant clairement les droits humains et très probablement commettant des crimes de guerre, et ces crimes de guerre ne peuvent rester impunis », a déclaré M. Sanchez lors d’une visite dans un centre d’accueil pour réfugiés ukrainiens à Pozuelo de Alarcon, près de Madrid.
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10h35 : la maternité de Marioupol servait de base à des nationalistes ukrainiens, selon Lavrov
Le chef de la diplomatie russe a justifié le bombardement de la maternité de Marioupol, dont le bâtiment servait selon lui de base à un bataillon nationaliste : « Cette maternité a été reprise depuis longtemps par le bataillon Azov et d’autres radicaux, et toutes les femmes en couches, toutes les infirmières et tout le personnel de soutien ont été mis à la porte ».
10h30 : la Russie juge « dangereuses » les livraisons d’armes à l’Ukraine
Le ministre russe des Affaires étrangères a jugé « dangereuses » les livraisons d’armes par les Occidentaux à l’Ukraine, à l’issue de premiers pourparlers avec son homologue ukrainien. « Ceux qui gorgent d’armes l’Ukraine doivent bien sûr comprendre qu’ils porteront la responsabilité de leurs actes », a déclaré Serguei Lavrov, dénonçant en particulier les livraisons de missiles sol-air portables.
10h10 : « Pas de progrès sur un cessez-le-feu », selon le ministre ukrainien
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba a regretté jeudi l’absence de progrès sur un cessez-le-feu dans son pays, lors des entretiens avec son homologue russe Serguei Lavrov dans le sud de la Turquie. « Nous avons évoqué un cessez-le-feu mais aucun progrès n’a été accompli en ce sens », a-t-il déclaré devant la presse, ajoutant cependant qu’avec M. Lavrov, ils avaient décidé de « poursuivre leurs pourparlers dans ce format ». « L’Ukraine ne se rendra pas », a encore prévenu le ministre. « Nous sommes ouverts à la diplomatie mais si ça ne marche pas, nous protègerons notre pays et notre peuple. » « Nous voulions obtenir un cessez-le-feu de 24 heures. Lavrov a dit que Moscou voulait parler des corridors humanitaires », a-t-il précisé, espérant un corridor pour évacuer la ville de Marioupol. « Je suis d’abord venu ici pour des raisons humanitaires, pour l’évacuation des civils. Mais Lavrov n’a rien voulu promettre sur ce point », a insisté le ministre ukrainien. « Nous avons décidé de poursuivre nos efforts et je prévois de continuer dans ce format. » « Je suis déterminé à continuer parce que nous voulons que cette guerre prenne fin et que notre pays soit libéré des occupants », a encore déclaré M. Kuleba, souhaitant des « pourparlers sérieux et constructifs : si la Russie y est prête, nous aussi. »
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09h20 : nouvelles sanctions du Royaume-Uni contre des oligarques russes dont Abramovitch
Le gouvernement britannique annonce de nouvelles sanctions contre sept oligarques russes dont le propriétaire du club de Chelsea Roman Abramovitch et son ancien partenaire commercial Oleg Deripaska qui vont subir un gel de leurs avoirs et une interdiction de voyager. « Les sanctions d’aujourd’hui montrent une fois de plus que les oligarques et les kleptocrates n’ont pas leur place dans notre économie ou notre société. Avec leurs liens étroits avec Poutine, ils sont complices de son agression », a déclaré dans un communiqué la ministre des Affaires étrangères Liz Truss.
Le Kremlin a indiqué qu’il allait interroger son armée sur le bombardement d’une maternité de la ville ukrainienne assiégée de Marioupol, qui selon les autorités locales a été touchée par une frappe russe. « Nous allons obligatoirement nous renseigner auprès de nos militaires, car nous, comme vous, n’avons pas une information claire sur ce qu’il s’est passé, et a priori, les militaires nous donnerons des informations », a indiqué lors d’un briefing à la presse, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
08h20 : Moscou accuse le Pentagone d’avoir financé en Ukraine des recherches sur des armes biologiques
Le ministère russe de la Défense a accusé jeudi les États-Unis d’avoir financé un programme d’armes biologiques en Ukraine, affirmant avoir trouvé des preuves en ce sens dans des laboratoires ukrainiens. « L’objectif de ces recherches biologiques financées par le Pentagone en Ukraine était de créer un mécanisme de propagation furtive de pathogènes meurtriers », a dit dans son briefing matinal sur le conflit en Ukraine le porte-parole du ministère, Igor Konachenkov.
Selon lui, Moscou a récupéré des « documents remis par les employés des laboratoires ukrainiens », évoquant des « transferts de bio-matériaux humains prélevés en Ukraine vers des pays étrangers à la demande des représentants américains ». M. Konachenkov a aussi cité un « projet américain sur le transfert d’agents pathogènes par des oiseaux sauvages migrateurs entre l’Ukraine et la Russie et d’autres pays voisins ». Il a assuré que les États-Unis prévoyaient de « mener des travaux sur les agents pathogènes d’oiseaux, de chauves-souris et de reptiles en Ukraine en 2022 » ainsi que sur la « possibilité de la propagation de la peste porcine africaine et de l’anthrax ».
Les États-Unis comme l’Ukraine ont démenti l’existence de laboratoires destinés à produire des armes biologiques dans le pays. La Russie avait déjà accusé en 2018 les États-Unis de mener secrètement des expérimentations biologiques dans un laboratoire de Géorgie, une autre ex-république soviétique qui, comme l’Ukraine, ambitionne de rejoindre l’Otan et l’UE.
07h55 : trois personnes dont une fillette tuées à l’hôpital pédiatrique de Marioupol
L’Ukraine est sous le choc après le bombardement à Marioupol d’un hôpital pédiatrique et une maternité. Les événements se sont déroulés en fin de journée mercredi, rappelle notre correspondant à Kiev, Stéphane Siohan. La maternité numéro 2 de Marioupol a été frappée par un tir d’obus : une charge d’une tonne. Ce bombardement est largement documenté parce qu’il y avait deux journalistes ukrainiens, notamment de l’agence Associated Press qui étaient sur place. Ce drame a révulsé les Ukrainiens, les dégâts sont absolument énormes, on a vu des scènes de femmes enceintes, ou de femmes qui venaient juste d’accoucher qui sont sorties des ruines, le bâtiment était totalement soufflé.
Actuellement, le nombre de victimes est encore en train d’être calculé. « Trois personnes ont péri, dont une fillette », a indiqué la municipalité sur Telegram. Le précédent bilan publié la veille par les autorités faisait état de 17 personnes blessées.
Mercredi soir le président Zelensky a utilisé des mots très durs pour dénoncer ce qui s’est passé à Marioupol, il a utilisé le terme de « génocide ». C’est la première fois que ce terme est utilisé dans le conflit et en Ukraine il a une portée majeure, parce que les Ukrainiens considèrent eux-mêmes avoir été victimes d’un génocide en 1932-1933 par les Russes, l’Holodomor, ce génocide par la famine. Maintenant il y aura des enquêtes qui vont être faites sur ce qui s’est passé à Marioupol, mais on est en train d’arriver à 80 hôpitaux détruits, ce qui montre une véritable stratégie de la part des forces russes pour viser les infrastructures médicales.