Guinée Bissau : Après le sulfureux Benalla, le président Embalo avait rencontré Guillaume Soro à Paris

Speaker of the Ivorian National Assembly Guillaume Soro gestures as he speaks during the launch of a new movement called 'Political Committee', one week after his resignation as speaker on February 15, 2019 in Abidjan. - Soro is a member of Ivory Coast's President Alassane Ouattara's Rally of Republicans (RDR) party but is rumoured to have fallen out with him. Ouattara nonetheless said there was "no problem" between them, adding: "I do not rule out that he will return." (Photo by ISSOUF SANOGO / AFP)

À peine avait-on fini d’épiloguer sur les audiences très secrètes accordées à Alexandre Benalla et à Ludovic Chaker, membre du cabinet du président Emmanuel Macron, voilà que le secret d’une autre rencontre et pas des moindres, vient d’être éventé. Umaru Cissoko Embalo a déroulé le tapis rouge à Guillaume Soro, l’ancien Président de l’assemblée nationale ivoirienne et farouche opposant de Alassane Ouattara. À quelle fin !

Selon des sources proches des services de renseignements français, le président Bissau guinéen en séjour privé à Paris, a rencontré l’ancien président de l’assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro. Cette rencontre qui s’est déroulée le 26 mai dernier soit 48 heures avant l’audience accordée à Alexandre Benalla le « banni de l’Élysée » et Ludovic Chaker, membre de l’état-major particulier de Macron.

Poursuivant, les mêmes sources confirment que c’est pour cette raison que le « Général » Embalo était sous l’étroite surveillance de la DGSE française qui voulait en savoir davantage sur les motivations réelles du président guinéen qui s’est déplacé au moment où tous les chefs d’état étaient reclus dans leur pays pour cause de coronavirus.

En rencontrant Guillaume Soro, farouche opposant du président Alassane Dramane Ouattara, Umaru Embalo plante une épine dans le pied de l’homme du troisième mandat en Côte d’Ivoire

En rencontrant même discrètement l’opposant numéro 1 de l’actuel président ivoirien, Umaru Embalo rendait la pièce de sa monnaie à Alassane Ouattara. C’est un secret de polichinelles que de dire les relations exécrables entre les deux hommes et lors d’un sommet virtuel de la CEDEAO sur le Mali, le « Général » Bissau guinéen ne s’était pas gêné de tancer le numéro 1 ivoirien , comme étant un adepte de coup d’état à l’instar des présidents qui violent la constitution de leur pays. Recevoir Guillaume Soro a été un véritable pied du nez à Alassane Ouattara.

En effet, malgré son exil en France depuis son retour avorté à Abidjan et le mandat d’arrêt qui plane sur lui, Guillaume Soro est, pour le moins un homme très affairé et peu perspicace. Et d’après nos sources, sa rencontre avec le président de la Guinée Bissau, UMARU EMBALO, à Paris, n’avait pour autre but que d’obtenir une rencontre avec Alexandre Benalla.

« J’avais le Covid, qui a failli me tuer. Quand j’étais malade, s’ils n’étaient pas passés me voir, j’aurais été fâché« , avait dit Umaru Embalo s’agissant de la rencontre avec Ludovic Chaker et Alexandre Benalla, 48 heures après celle de Guillaume Soro. Est-ce une bénédiction de l’Élysée ?

En rencontrant le couple Benalla/Chaker après l’audience accordée à Guillaume Soro, tout indique que l’objectif de Soro était d’attirer l’attention de l’Elysée au moment où il lui interdit de retourner en Côte d’Ivoire pour participer au processus électoral.D’après nos sources, le coup de bluff de l’ex chef de la rébellion a bien marché et cela s’est traduit lors de la dernière visite du président Ouattara à l’Élysée. Une rencontre que certains ont qualifié de glacial entre Macron et son hôte.

Aujourd’hui, la question qui est sur toutes les langues est de savoir si Umaru Embalo franchira le rubicon en soutenant ouvertement Guillaume Soro où les autres opposants à Alassane Dramane Ouattara. Dans l’affirmative, il faut déjà y voir une tacite bénédiction de l’Élysée qui a vu récemment le Mali « échapper » à son contrôle avec la défenestration du président IBK.

Avec cette nouvelle donne, tout indique que les dés sont désormais jetés et que « l’implication » du président Bissau guinéen dans certaines affaires de la sous région, risque d’allumer la mèche de l’instabilité politique aussi bien en Côte d’Ivoire qu’en Guinée Bissau. Car, le « vieux » n’est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds.