Aussitôt déclaré élu, président de la République, avec 59,50 % des suffrages par la cour constitutionnelle de la Guinée, le samedi 7 novembre, pour un nouveau mandat de six (6) ans, le Professeur Alpha Condé a improvisé une marche dans les rues de Conakry pour remercier ses électeurs et autres sympathisants. Une occasion saisie pour le premier président de la 4ème République pour annoncer les couleurs et fixer un nouveau cap. Sa première cible : «ceux qui ont pillé la Guinée» et qui se sont enrichis illicitement.
La guerre aux pilleurs déclarée
Discours révolutionnaire, tranchant et menaçant. Aussitôt déclaré réélu président de la Guinée avant hier, samedi, par la cour constitutionnelle, Alpha Condé affichait fièrement son amitié avec les présidents chinois (Xi Jinping) et turque (Recep Tayyip Erdoan) et déclarait la guerre aux «pilleurs» de la République. A la suite d’une marche improvisée, à partir du Palais Sekoutoureya, ponctuée par moment de courses et autres pas de danse, nonobstant ses 82 ans révolus, à côté de Première dame, Hadji Djéné Condé.
Bientôt des vérifications sur les acquis de certaines personnes
Alpha Condé donne le ton. «Il n’y a plus de bataille en Guinée ; plus de zones de non-droit», martèle-t-il en guise d’avertissements. Complètement déchainé, il ajoutera : «C’est fini le copinage. C’est terminé le népotisme, l’impunité. Tous les crimes seront jugés». Revenant sur certains biens et autres propriétés qu’il suppose avoir été mal acquis, il déclare : «Nous allons procédé à la vérification à l’acquisition des grands immeubles et autres villas. Nous allons voir si leurs propriétaires les ont acquis légalement via des prêts bancaires. Parce que le salaire ne permet pas de construire des immeubles qui coûtent 30 millions».
L’argent de la Guinée au peuple guinéen
Toujours dans la même lancée, Condé dira : «l’argent de la Guinée doit servir au peuple guinéen. Tous ceux qui ont pris l’argent du peuple vont devoir le restituer. On a pillé ce pays qui est extrêmement riche». Refusant d’être dans le fétichisme des chiffres et des taux de croissance souvent publiés par le FMI et la Banque mondiale, Alpha Condé soutient : «c’est bien beau de parler du taux de croissance de 6 %». «Mais, ajoute-t-il, ça ne vaut rien dire. Ce qui nous intéresse, c’est le panier de la ménagère. Nous travaillons pour ça. Je suis élu par des analphabètes».