En France, une femme sur cinq serait victime de violences de genre au cours de sa vie professionnelle a rappelé, mardi, le Défenseur des Droits, Jacques Toubon. L’autorité indépendante lance la première grande campagne de sensibilisation contre le harcèlement sexuel au travail, une manière de mobiliser l’opinion et les pouvoirs publics sur le sujet.
Des vidéos, des affiches, des dépliants, la campagne lancée ce mardi sera active sur les réseaux sociaux à la mi-février sous le hashtag « une femme sur cinq ». Objectif, soutenir les victimes confrontées à des gestes et des propos déplacés sur leur lieu de travail. L’affaire Weinstein a libéré la parole, encore faut-il qu’elle soit écoutée : plus 30% de plaintes sur un an et des associations débordées…
Marilyn Baldeck, déléguée générale de l’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail évoque ce problème : « Nous on voit depuis quelques jours, on a fermé l’accueil téléphonique de l’association, trop débordé d’appel pour pouvoir tous les traiter et faire bien notre travail. Pendant cette période-là, on continue à recevoir des saisines de salariées qui sont orientés par l’inspection du travail. »
Mobilisation de tous
Des associations qui ferment leurs standards téléphoniques, et des institutions qui ne jouent pas encore suffisamment leurs rôles. « L’Etat ce n’est pas moi », a martelé le Défenseur des Droits qui en appelle à une mobilisation de tous les ministères au-delà du secrétariat d’Etat à l’Egalité hommes-femmes,
Pour Jacques Toubon, « cette action, que nous engageons comme autorité indépendante, relève beaucoup de la politique publique et il faut que le ministère du Travail, le ministère de la Justice, se saisissent de cette question. »
Cette campagne doit encourager les victimes à parler et à saisir le Défenseur des Droits ; il s’agit aussi de faire de ce combat une priorité judiciaire, quand 94% des plaintes en France sont encore aujourd’hui classées sans suite.
rfi