La hausse vertigineuse de la criminalité ces derniers temps au Sénégal repose la lancinante question du rétablissement de la peine de mort. D’aucuns pensent que ceci devrait contribuer à la baisse de la criminalité. Jamra et Darul Khurann Wal Hikhsann ne disent pas le contraire.
Quelques heures après le meurtre lâche de Binta Camara, la fille de l’Agence de développement local (Adl) de Tambacounda, les deux organisations sont sorties de leur silence. Elles réclament dans un communiqué conjoint, un «référendum sur le rétablissement de la peine capitale». Toutefois, par sécurité, l’application de cette sentence capitale est soumise à quatre strictes conditionnalités.
D’abord, il faut selon Jamra et Darul Khurann que «la famille de la victime rejette le «diyeu» (prix du sang) qui lui est proposé». Il faudra ensuite note le communiqué, que «les preuves de la culpabilité soient irréfutables». Mais également «que l’intention de tuer soit formellement établie». Et enfin qu’il y ait «absence de circonstances atténuantes».
Toujours est-il que face à la compréhensible hantise sécuritaire des populations, notamment celles qui n’ont pas les moyens de se doter d’une sécurité privée, l’Ong Jamra et Darul Khurann invitent le chef de l’État, en sa qualité de garant de la sécurité de tous, «à convoquer d’urgence un Conseil présidentiel spécial sur la question, en le faisant assortir d’une consultation référendaire (couplée aux élections locales de décembre 2019). Ce, pour donner démocratiquement l’opportunité aux populations angoissées de se prononcer sur rétablissement de la peine capitale, afin de retrouver un tant soit peu leur sérénité bafouée, en faisant changer l’insécurité de camp».
Jamra et Darul Khurann pensent néanmoins que l’application de la peine capitale devrait être la dernière des coercitions, la priorité devant consister à résorber ces maux sociaux qui constituent les véritables terreaux dont se nourrit la criminalité.
Actusen.sn