Haut-Karabakh: l’ONU appelle à un «arrêt immédiat des combats»

Haut-Karabakh: l'ONU appelle à un «arrêt immédiat des combats»
Haut-Karabakh: l'ONU appelle à un «arrêt immédiat des combats»

Alors que depuis dimanche, les forces de l’enclave séparatiste du Haut-Karabakh et celles de l’Azerbaïdjan s’affrontent dans les combats les plus meurtriers depuis 2016, le Conseil de sécurité de l’ONU a réclamé mardi soir à New York un « arrêt immédiat des combats ». Les diplomates sont conscients que c’est un énième terrain de confrontation entre la Turquie et la Russie, qui s’affrontent par procuration.

Avec notre correspondante à New York, Carrie Nooten

L’escalade entre séparatistes du Haut-Karabakh et soldats d’Azerbaïjan inquiète d’autant le Conseil de sécurité qu’elle se déroule dans une région clé, traversée par des oléoducs essentiels à l’approvisionnement des marchés mondiaux du pétrole et du gaz.

Moscou, qui a longtemps vendu des armes aux deux parties, a été invitée à encourager à stopper les combats, tandis qu’Ankara, qui soutient l’Azerbaïdjan, est soupçonnée d’avoir envoyé des mercenaires venus de Syrie. Mardi, la Turquie a même été accusée d’avoir abattu un avion de combat de l’armée de l’air arménienne, ce qu’elle a immédiatement démenti.

Les diplomates du Conseil de sécurité savent que l’escalade peut aller très vite – ils l’ont vu à maintes reprises en Syrie ou en Libye. Ils ont alors décidé de réagir immédiatement dans une déclaration commune. « Les membres du Conseil de sécurité condamnent fermement l’usage de la force et regrettent la perte de vies humaines parmi la population civile, a affirmé l’ambassadeur du Niger, Abdou Abarry, président du Conseil de sécurité. Ils expriment leur soutien à l’appel lancé par le secrétaire général aux deux côtés pour arrêter immédiatement les combats, désamorcer les tensions et reprendre sans tarder des négociations constructives. »

Le Conseil a réaffirmé son « plein soutien » aux États-Unis, à la Russie et à la France, les coprésidents du Groupe de Minsk de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, (OSCE), et a promis de travailler en direct avec les diplomates d’Azerbaïdjan et d’Arménie à New York, si la situation ne s’améliorait pas.

La Russie continue d’avoir une marge de manoeuvre importante en Arménie, mais ses moyens d’action dans la région diminuent. Par ailleurs, les relations russo-azerbaïdjanaises ont été compliquées ces dernières années et je pense que l’animosité entre Ankara et Moscou a joué un rôle dans cette situation. Il me semble que la Russie n’a plus la capacité de rassembler les parties en conflits comme elle l’avait dans le passé.

rfi