La justice chinoise a rendu son verdict concernant un groupe de douze militants hongkongais pro-démocratie qui avaient tenté de rejoindre Taïwan cet été, fuyant une ville de plus en plus sous le joug de la Chine communiste.
Avec notre correspondant à Pékin, Zhifan Liu, et notre correspondante à Hong Kong, Florence de Changy
Deux et trois ans de prison : il s’agit des peines maximales prononcées par la justice chinoise contre les deux accusés perçus comme les organisateurs de la fuite de douze militants pro-démocratie hongkongais vers Taïwan.
Huit autres militants ont écopé de peines de sept mois de prison pour avoir franchi illégalement la frontière chinoise alors que deux accusés mineurs ont été transférés vers un commissariat de l’archipel.
Tous les accusés avaient plaidé coupable mardi 29 décembre à l’ouverture de l’audience, sans la présence de leur famille, retenue à Hong Kong à cause des restrictions de voyage liées à l’épidémie de coronavirus.
Procès contesté
Les avocats de la défense ont été soigneusement choisis par la justice chinoise alors que l’accès au tribunal de Shenzhen, situé sur le continent en face de l’ancienne colonie britannique, a été rendu impossible aux journalistes et diplomates étrangers. Pour l’ancienne députée d’opposition, Claudia Mo, cet épisode montre surtout le nouveau rôle de la Chine dans les affaires de Hong Kong. « Tout cet épisode est une démonstration claire de l’étendue des pouvoirs de Pékin qui couvrent l’ensemble des affaires de Hong Kong. C’est aussi un avertissement à quiconque aurait l’intention de s’échapper ou de fuir Hong Kong », dit-elle.
Londres a dénoncé un jugement au secret, tandis que Washington criait à la tyrannie. L’Union européenne, de son côté, appelait à un procès équitable. Les critiques venant de chancelleries occidentales se sont multipliées devant la reprise en main de l’archipel par le pouvoir communiste, symbolisée par l’instauration, il y a six mois, d’une loi liberticide de sécurité nationale.