Ils sont poursuivis pour leur rôle dans l’une des manifestations de l’été 2019 au cours de laquelle les Hongkongais se sont mobilisés en masse pour exprimer leur opposition à un projet de loi d’extradition qui a depuis été abandonné. Plus largement, ils ont exprimé leur mécontentement face au gouvernement local que de nombreux Hongkongais trouvent trop soumis à Pékin.
De notre correspondante sur place, Florence de Changy
C’est la manifestation du 18 août qui est au cœur du procès qui s’ouvre ce matin, au tribunal de première instance de Kowloon Ouest. Le dimanche 18 août, au cœur du chaotique été 2019, un immense rassemblement avait été autorisé par la police à l’intérieur du parc Victoria, point de ralliement traditionnel de toutes les grandes marches, dans le quartier de Causeway Bay. Mais le rassemblement s’était transformé en une marche spectaculaire d’environ 1,7 million personnes, marche qui est restée paisible de bout en bout, la police n’étant pas intervenue.
Six anciens députés d’opposition
Parmi les neuf prévenus se trouvent six anciens députés d’opposition, notamment l’avocat de 82 ans Martin Lee, nominé pour le prix Nobel de la paix, fondateur du parti démocratique, l’avocate des droits de l’homme Margaret Ng Ngoi-yee, 73 ans, ancienne députée, l’ancien député Leung surnommé « Cheveux longs » mais aussi Jimmy Lai, le magnat de la presse d’opposition, actuellement en détention provisoire car il est également poursuivi sous la nouvelle loi draconienne de sécurité nationale, imposée le 30 juin dernier par Pékin.
Dix jours de procès
Les neufs inculpés risquent cinq ans de détention et ils ont tous plaidé non coupable à l’exception de deux d’entre eux. À Hong Kong, plaider coupable garantit une remise d’environ un tiers de la peine attribuée. Le procès devrait durer dix jours et le verdict est attendu le 22 mars.
rfi