Hôpital de Tivaouane : Quand l’Etat est resté sourd aux alertes du khalife général

Hôpital de Tivaouane : Quand l’Etat est resté sourd aux alertes du khalife général

En septembre 2018, lors d’une cérémonie de réception d’une ambulance, de denrées alimentaires et d’une enveloppe de 25 millions offerts par le défunt homme d’affaires Ameth Amar, ex patron du groupe Nouvelle minoterie africaine (Nma) sanders, le Khalife général des Tidianes avait alerté sur la situation calamiteuse de l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane.

«L’hôpital a besoin d’une assistance», assénait Serigne Babacar Sy. Face au désormais ex-ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr, l’homme fort de Tivaouane n’y était pas allé de main morte. «Si l’hôpital était une personne, on dirait qu’elle est aujourd’hui paralysée. Il est plus malade que ses patients», renchérissait-il devant les autorités sanitaires qui avaient répondu par «des promesses fermes».

Ce qui n’avait pas pour autant rassuré le Khalife qui demandait plus de garanties de la part de l’Etat centrale. «L’établissement de santé a besoin, non pas de promesses, mais de solutions urgentes», rebondissait-il. L’hôpital est sale, pleurait le Khalife général des Tidianes, il n’y a presque pas assez de médicaments. «Je voulais étaler toutes les difficultés de l’hôpital, ici et maintenant, mais on m’en a dissuadé. C’est pourquoi monsieur le ministre, je vous remets ce mémorandum dans lequel tous les problèmes sont consignés», transmettait Serigne Babacar Sy Mansour au ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr. «Nous avons reçu des promesses dont nous attendons les réalisations. Nous comprenons que cela puisse prendre du temps mais cela tarde trop, il pourrait y avoir des conséquences qui peuvent toucher directement les patients», disait le Khalife général des Tidianes sans frémir. Une alerte qui vaut prémonition avec cet incendie qui a coûté la vie à 11 bébés, note Walfadjri.