Face aux « dépositions » de plusieurs patients ou accompagnants sur «les manœuvres frauduleuses pratiquées par certains agents de l’hôpital El Hadji Ahmadou Sakhir Ndiéguène de Thiès », avec parfois « la mise à contribution d’agents préposés à la sécurité », l’Observatoire Décentralisé des Droits Humains (ODDH) de la Raddho (Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme) de Thiès, a cru devoir réagir face à la presse.
Suite à de « plusieurs allégations de racket et de concussion d’agents de l’hôpital El Hadj Ahmadou Sakhir Ndiéguène de Thiès », la coordonnatrice régionale de l’Observatoire décentralisé des droits humains (ODDH) de la Raddho de Thiès, Mme Ayni Aw, demande au président de la République Macky Sall, au ministre de la Santé, au médecin- chef régional ainsi qu’au directeur de l’hôpital régional, chacun en ce qui le concerne, d’« instruire les services compétents notamment les organes de contrôle (OFNAC, Cour des Comptes, IGE) à mener sans délai les investigations nécessaires pour sévir contre ces pratiques frauduleuses qui arnaquent les populations et privent illicitement le Trésor public de fonds substantiels ».
Sur les observations constatées, Mme Aw fait savoir qu’« au niveau de certains services comme la Chirurgie, la Maternité, la Radiologie ou les Urgences, des agents véreux proposent aux malades et accompagnants, pour un service plus rapide et à moindre coût, de payer directement en espèce aux agents dans les services sans passer par la caisse de l’Hôpital ».
Elle renseigne que « certains agents dans certains services réfèrent des malades vers des cliniques privées pour des services disponibles effectivement dans l’hôpital, des actes tendant à confirmer un conflit d’intérêts et à faire perdre au service public des fonds considérables».
Poursuivant, Mme Ayni Aw dénonce le fait que « des ordonnances « kilométriques » sont parfois prescrites à des malades internés avec l’objectif de récupérer par la suite les médicaments subtilement pour les revendre à d’autres patients ». Selon elle, « la liste n’est pas exhaustive (refus de l’imputation budgétaire, trafic de médicaments…) ».
Comme « mesures et recommandations, », la coordonnatrice régionale de l’Observatoire décentralisé des droits humains ODDH) de la Raddho de Thiès informe que « face à ces actes frauduleux, la Raddho a rencontré et alerté le directeur de l’hôpital, le Dr Alioune Faye, qui a notamment expliqué les mesures qu’il a prises pour assainir la devanture de son établissement qui était le lieu de tous les trafics, pour la séparation de la facturation et de la caisse avec un logiciel plus sécurisé et des notes de service pour rappeler à l’orthodoxie et au respect de la déontologie ».
La Raddho, à travers la voix de sa coordinatrice régionale, Mme Ayni Aw, « interpelle l’opinion publique et internationale sur ces actes de nature à porter un préjudice moral et financier au service public et à acter un enrichissement sans cause aux dépens des pauvres usagers ».
Elle invite aussi les usagers à « dénoncer ces actes de concussion et à refuser de payer des numéraires aux agents et de payer uniquement au niveau de la caisse de l’hôpital, seule structure habilitée à recevoir les fonds ».
Le Témoin