Hôpitaux, Gendarmeries, Mairies, Ministères: Le manque de courtoisie, l’autre violence érigée en règle dans l’administration

Hôpitaux, Gendarmeries, Mairies, Ministères: Le manque de courtoisie, l’autre violence érigée en règle dans l’administration

Le décès de Astou Sokhna à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga à cause de la négligence présumée des infirmières, continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Une énième victime à cause du laxisme du personnel de santé qui vient se greffer de manière générale sur la violence symbolique notée dans les établissements publics.
C’est la consternation et l’indignation dans le pays, depuis quelques jours avec le décès de Astou Sokhna, du nom de cette dame enceinte qui a perdu la vie à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga dans des circonstances très troubles. En effet, la famille de la défunte accuse les infirmiers d’avoir fait preuve, selon elle, d’une légèreté déconcertante et d’un manque de courtoisie qui frise la méchanceté. Même si cette attitude présumée des infirmières est déplorable, il n’en demeure pas moins qu’elle ne constitue pas un cas isolé par rapport au traitement subi par les Sénégalais dans les administrations publiques du pays.

D’autant que de nombreux Sénégalais souffrent le martyre dans les institutions publiques. Des maux qui ont pour noms : indifférence, absence de courtoisie, arrogance, menaces et railleries. Toutes ces difficultés sont subies quotidiennement par les Sénégalais dans les institutions publiques, à commencer par les commissariats de police et les brigades de gendarmerie. Les populations y entrent la peur au ventre à cause du traitement que leur infligent souvent certains policiers et gendarmes. Et ce, juste pour une légalisation ou une simple déclaration de perte de pièce d’état-civil. Les usagers sont malmenés ou éconduits de manière sèche, alors que leurs sollicitations ne sont même pas connues. D’ailleurs, certains citoyens respirent à peine lorsqu’ils sont dans les commissariats de police et les brigades de gendarmerie, de peur d’être humiliés. Le même comportement est constaté dans les mairies et tribunaux du pays où pour un simple extrait de naissance ou un casier judicaire, les populations poireautent dans l’indifférence la plus totale.

L’accueil, Le Talon D’achille Des Services Publics

Cette situation est valable dans les ministères où l’accueil et la prise en charge des besoins des citoyens laissent à désirer. En effet, il arrive que des enseignants fassent des centaines de kilomètres à la recherche de papiers administratifs et qu’on les fasse poireauter pendant des jours pour une affaire qui ne devait pas prendre une heure. La plupart des structures publiques ont été transformées en des foires où les fonctionnaires commerçants rivalisent d’ardeur dans la vente de leurs produits au détriment de la gestion des affaires courantes des administrés.

Les facteurs de cet effritement comportemental dans les services publics sont à chercher dans le manque de vocation de la plupart du personnel. Certains ne sont pas formés pour ces métiers et n’ont pas pris la peine de s’adapter. Ce qui fait que les conséquences sont désastreuses pour la qualité du service public. Si on ajoute à ces maux, la corruption qui est devenue une seconde nature chez certains agents de l’administration, le décès de Astou Sokhna doit être un prétexte pour revoir tous les secteurs socioprofessionnels du pays. D’autant que dans le secteur de la santé, le plateau n’est trop relevé et les gens continuent d’accoucher sur des charrettes en milieu rural. En attendant de pouvoir octroyer des soins de qualité aux Sénégalais, la bienséance ne doit pas être une fatalité. Le manque d’humanité du personnel médical ne doit pas être la cause des décès dans les hôpitaux ni la règle dans l’administration. Surtout pour un pays qui se targue d’être exportateur d’hospitalité dans le monde.
L’As