La coalition Idy2019 a tenu son premier face à face avec la presse, après aux résultats de la présidentielle du 24 février dernier donnant la victoire à Macky Sall.
Dans une courte déclaration d’une dizaine de minutes, le leader de la coalition, l’ancien Premier Ministre Idrissa Seck s’est voulu ferme et déterminé.
Il a alors complétement ignoré la main-tendue de Macky, faisant appel à un dialogue républicain avec toutes les forces vives de la Nation.
Idy n’a point évoqué ce dialogue. Le leader de cette coalition, la plus importante de l’opposition, n’a pas cru devoir parler de cet appel. Et pour cause !
Idy2019 a clairement signifié à l’opinion nationale et internationale qu’elle va continuer le combat ‘’contre la confiscation de la volonté populaire et pour la préservation des acquis démocratiques’’.
Car, ces leaders dont la coalition est arrivée second lors de la présidentielle, avec un peu plus de 20% des suffrages, n’en démordent pas. Ils estiment que ‘’les Sénégalais se sont clairement prononcés pour le changement’’ et que, par conséquent, les élections ne se sont pas passées d’une façon transparente et libre. A tout le moins, pour eux, il y a ‘’confiscation de la volonté populaire’’.
Et selon Idy, ils ont en toute responsabilité et en toute maturité décidé de ne pas verser dans la violence pour éviter, justement, que le sang ne soit versé.
Mais, pour autant, ils disent rester fermes sur leur détermination à faire respecter cette volonté de changement et surtout à lutter pour la préservation des acquis démocratiques, largement écornés, à les en croire.
Livre blanc
Et dans cette volonté à poursuivre la lutte, la coalition Idy2019 qui tient à montrer qu’elle ne dialogue pas, va publier un livre blanc dans lequel sera consigné, noir sur blanc, tout ce qu’elle considère comme dysfonctionnement au cours de ce scrutin du 24 février.
Une mention spéciale a été faite à l’un des leaders absent, en l’occurrence Khalifa Sall, l’ancien Maire de Dakar en prison. Idy2019 ‘’exige sa libération immédiate’’.
La même exigence a été formulée pour des ‘’femmes et des jeunes’’ contre qui, selon, elle, des manœuvres ‘’d’intimidation et des agressions’’ ont été portées.
Tout pour dire que la coalition est sur le pied de guerre. Et ce faisant, rejette l’appel au dialogue dont elle n’a même pas fait cas.
Elle rejoint en cela la position exprimée par l’autre coalition, Sonko-Président, dont le leader avait déjà rejeté cet appel, le jugeant non-sérieux.
En clair, à partir du 02 avril, Macky qui promet d’émettre des propositions fermes dans le sens du dialogue, va devoir se contenter de se passer de son opposition la plus significative.
Même si le dialogue se tient, ce sera, comme les précédents organisés par Macky. L’opposition n’y prendra pas part.
On peut se demander si la médiation des anciens Présidents Diouf et Wade, et de bonnes volontés, ne pourrait pas rapprocher les deux positions restées diamétralement opposées.
Le Sénégal en est toujours, en tout cas, au statu quo ante. L’opposition reste dans une position de rejet des résultats de la présidentielle et du refus du magistère de Macky qui va, le 02 avril, entamer un second mandat.
Macky II sera alors comme Macky I. L’incompréhension va encore durer entre pouvoir et opposition.