La question taraude tous les habitants de Keur Mor Ndiaye. Surtout que le désastre écologique à venir pourrait remettre en cause une zone qui est connue comme un poumon vert de la ville de Thiès. « Malgré toutes les alertes et avertissements portées à la connaissance des autorités de l’Etat pour signaler la construction d’une industrie métallurgique dans la zone très inappropriée de Keur Mor Ndiaye, qui constitue le poumon vert de Thiès et de ses environs, la fonderie d’une puissance étrangère s’étale sans états d’âmes et sans soucis dans ce milieu exclusivement dédié à l’agriculture et à l’élevage de la volaille. Sinon, pourquoi y avoir implanté l’Ecole nationale d’agriculture Ensa, l’école de football de Keur Mor Ndiaye, la Sedima, … etc. » souligne une source dirigeante des populations de Keur Mor Ndiaye, dans les colonnes du journal Le Témoin.
Laquelle ajoute qu’ « il est à noter d’ores et déjà que l’implantation de cette unité industrielle, qui est un scandale écologique notoire, est déjà à l’origine d’un début de dissension sociale parmi les habitants des dizaines de village qui ceinturent Keur Mor Ndiaye… En effet, tous ceux qui ont trempé d’une manière ou d’une autre dans l’érection de cette usine, se dressent comme étant les « ‘’avocats’’ de cette fonderie. Ces affairistes du genre «Madoff «, qui ne détiennent rien mais veulent tout régenter, poussent les autres habitants de la zone qui ne mesurent pas encore les effets toxiques et néfastes de cette réalisation, à se mettre en première ligne et à vouloir défendre vaille que vaille les intérêts de ce projet afin d’avoir accès aux bienfaits des nouveaux messies.
Et malheureusement, pour Keur Mor Ndiaye, l’histoire risque de se répéter à nouveau car, dans un passé pas trop lointain, un autre industriel s’activant dansl’embouteillage et la vente de jus de fruits avait acquis dans des conditions similaires un espace dans cette contrée pour ses activités. Au final, aucune des promesses miroitées ne fut tenue et l’usine, flamberge au vent, continue de narguer les habitants déboussolés ».
Pas d’études d’impact environnemental, le ministre Alioune Ndoye interpelé
« Ce que ce genre d’activistes ignorent ou font semblant d’ignorer c’est que les lois en vigueur dans ce pays permettent allègrement à un tiers de céder ses terres à autrui en conformité avec la législation mais, par la même occasion et dans les mêmes conditions, fait obligation à l’acheteur de déclarer clairement aux niveau des autorités compétentes l’utilisation qu’il en fera ultérieurement. S’il apparaît que ledit projet répond aux normes environnementales de cette zone, ceci permet de lui accorder un quitus pour sa réalisation. Dès lors, la question que tout le monde se pose est celle de savoir si ce monsieur qui construit nuit et jour en mode fast track dispose d’une étude d’impact environnemental dûment délivrée par le ministère de l’Environnement » ?
D’après l’interlocuteur du journal. « A-t-il été confronté à une audience publique où l’ensemble des populations concernées donnerait un avis relatif à leur bien-être social, financière et physiologique par rapport à cette usine qui risque de les priver d’une bonne partie de leurs sources de subsistance ?» se demande-t-il encore. Il reste catégorique pour dire que le Chinois n’a pas obtenu une étude d’impact puisque les populations de Mor Ndiaye n’ont jamais été associées à des audiences publiques d’impact environnemental dans cette affaire. A Keur Mor Ndiaye, on estime que le nouveau ministre de l’Environnement Alioune Ndoye doit prendre en charge ce dossier pour soutenir le combat des populations, indique Le Témoin.