Les résultats d’analyses sur les suies et pollutions après l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen seront publiés « demain ou après-demain », selon le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume. De son côté, l’association écologiste Respire a déposé un référé pour connaître le contenu et l‘impact de cette pollution.
« Nous savons quels étaient les produits qu’il y avait dans l’usine Seveso » qui a brûlé dans l’accidentde l’usine chimique Lubrizolà Rouen, a affirmé le ministre chez nos confrères de BFM, mais la dangerosité des résidus et suies sera déterminée par les analyses. En attendant, l’interdiction de commercialisation du lait et autres productions agricoles prononcée par le préfet relève du « principe de précaution », a-t-il dit.
« Ce n’est pas aux éleveurs de jeter leur lait, c’est aux entreprises de collecte de venir collecter leur lait. Ce n’est pas cela, la vie d’éleveur. Il faut que les entreprises de collecte viennent traiter le lait, elles seront indemnisées », a averti M. Guillaume. « Pour les agriculteurs, dès la semaine prochaine ou dans les dix jours, nous aurons les premières avances qui seront apportées », a assuré le ministre, selon lequel « in fine, le principe du “pollueur-payeur” devra s’appliquer ».
« Campagne de prélèvements citoyens »
L’association écologiste Respire a déposé lundi soir un référé auprès du tribunal administratif de Rouen « afin de nommer un expert » dans ce dossier de l’incendiede l’usine chimique Lubrizol, a-t-on appris mardi auprès de leur avocate, Corinne Lepage. « Ce référé-constat a été déposé pour faire nommer un expert afin de constituer les éléments du dossier de manière contradictoire », a expliqué à l’ancienne ministre de l’Environnement.
« Je ne suis pas complotiste: je ne dis pas que l’Etat ment ». En revanche, « il me semble que toutes les analyses n’ont pas été faites et qu’il y a des produits dont on ne parle pas et dont il faudrait parler comme les dioxines, l’amiante et les métaux lourds », a-t-elle ajouté. L’association de lutte pour la prévention et l’amélioration de la qualité de l’air, dit dans un communiqué qu’elle va « organiser avec la population une campagne de prélèvements citoyens, qui seront faits en présence d’huissiers, afin de fournir des analyses complémentaires à partir des suies, galettes et autres résidus identifiés par les habitants ».
Une autre usine mise à l’arrêt
Une autre usine chimique, classée Seveso seuil haut à Grand-Quevilly, près de Rouen, a été « mise à l’arrêt » depuis 7 h 45, a annoncé la préfecture de Seine-Maritime, précisant qu’il n’y avait pas d’incendie. « L’usine Borealis (production d’engrais) (…) a déclenché son POI (Plan d’Organisation Interne) à la suite d’une perte d’alimentation électrique qui nécessite sa mise à l’arrêt pour mise en sécurité de l’installation », a indiqué la préfecture dans un communiqué, cinq jours après l’accidentde l’usine chimique Lubrizol à Rouen.
L’usine Lubrizol, où travaillent environ 400 personnes, fabrique des additifs qui servent à enrichir les huiles, les carburants ou les peintures industriels. Elle a été classée « Seveso seuil haut » ce qui signale sa dangerosité majeure et implique qu’elle bénéficie d’une surveillance particulière.
À la suite de l’incendie, les préfectures de Seine-Maritime, de la Somme, de l’Oise et de l’Aisne ont pris des arrêtés pour suspendre la mise sur le marché des productions végétales et animales à compter du 26 septembre en raison de la pollution.
( avec AFP )