Avec notre correspondant à Bangalore, Côme Bastin
L’événement avait beau avoir lieu outre-Atlantique, il a divisé un peu plus les Indiens. Son mot d’ordre ? Déconstruire l’Hindutva, c’est-à-dire l’extrémisme hindou. En partenariat avec de nombreuses universités, cette série de conférences réunissait les spécialistes mondiaux de cette idéologie nationaliste et religieuse, dont le Français Christophe Jaffrelot.
Mais plusieurs semaines avant le colloque, la toile s’est enflammée. Pour de nombreux partisans du Premier ministre Narendra Modi, il s’agissait en réalité de discriminer les Hindous. Le ministre du Travail l’a qualifié de « déclaration ouverte de haine contre l’Inde ».
La liberté des chercheurs en recul
Résultat, des centaines de milliers de mails ont été envoyés aux universités pour réclamer l’annulation de l’événement, faisant même planter les serveurs de l’université Drew, dans le New Jersey. Plus inquiétant, certains intervenants basés en Inde ont renoncé à participer aux discussions après avoir reçu des menaces de mort.
Ces dernières années, la liberté des chercheurs a reculé en Inde, le parti BJP ayant placé des proches à la tête de beaucoup d’universités. Cette campagne d’intimidation pose désormais la question de la liberté d’expression à l’international.
rfi