Ce jeudi 6 décembre, les forces de sécurité indonésiennes ont annoncé avoir récupéré seize corps en Papouasie, une province située dans l’est de l’Indonésie, après un massacre visant des ouvriers de construction attribué par les autorités à un groupe séparatiste.
La confirmation par les autorités indonésiennes de cette attaque mortelle, qui a visé des ouvriers travaillant à la construction de routes et de ponts pour la société indonésienne Istaka Karya, représente l’incident le plus grave depuis des dizaines d’années dans la région où une rébellion armée indépendantiste a une activité sporadique. « Les dernières informations que nous avons est que seize corps ont été retrouvés », a indiqué le commandant militaire local, Binsar Panjaitan, à des journalistes.
Victimes pas encore identifiées
Les victimes n’ont pas encore été identifiées et l’armée n’a pas donné de détail sur la façon dont ils ont été tués. Les corps ont été évacués vers la ville de Timika dans le district montagneux et reculé de Nduga, où l’attaque s’est déroulée dimanche a indiqué cette source. Le témoignage d’un survivant de l’attaque, cité par la police, avait décrit le meurtre d’au moins 19 ouvriers, dont certains ont été tués par balle et d’autres ont été égorgés.
Quelque quinze autres employés de la société de construction Istaka Karya, qui travaillent à la construction de ponts et routes dans le cadre de la construction d’un axe trans-Papouasie, ont été évacués. Dans un message publié sur une page Facebook identifiée comme celle de l’Armée de libération nationale de l’ouest de la Papouasie (TPNPB), le groupe indique de son côté avoir tué 24 ouvriers sur les ordres du commandant régional Ekianus Kogoya.
Cette revendication n’a pas pu être confirmée indépendamment et les autorités n’ont pas confirmé combien de personnes ont été tuées lors de l’attaque survenue le week-end dernier. Le président indonésien Joko Widodo, qui a encouragé au long de son mandat la construction d’infrastructures pour aider au développement de cette région très pauvre et isolée, s’est engagé à ce que les travaux se poursuivent malgré cette attaque. Mais de nombreux Papous voient l’Indonésie comme une puissance coloniale et certains voient le développement des infrastructures comme une mainmise économique forcée.
Contrôle par la force
La Papouasie s’est déclarée indépendante en 1961, mais l’Indonésie a pris le contrôle par la force en 1963 de cette région riche en ressources naturelles. Elle a officiellement annexé la Papouasie en 1969. De nombreux Papous, peuple ancestral de Papouasie occidentale, réclament l’indépendance, comme la Papouasie Nouvelle-Guinée, autre moitié de cette grande île qui l’a obtenue en 1975 après avoir été une colonie australienne.
(avec AFP)